Crise migratoireEn 2021, plus de 3000 migrants sont morts en mer en route vers l’Europe
Selon les statistiques révélées vendredi par le HCR, le nombre d’exilés à avoir perdu la vie en Méditerranée ou entre l’Afrique et les îles Canaries a quasiment doublé l’an dernier.
Plus de 3000 migrants sont morts l’an dernier en mer alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe, soit le double du bilan enregistré en 2020, a indiqué l’ONU vendredi. Et la situation ne semble guère s’améliorer en 2022. «Fait alarmant, depuis le début de l’année, 478 personnes supplémentaires ont péri ou ont été portées disparues en mer», a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève, Shabia Mantoo.
«Sur ce total, 1924 personnes ont été déclarées mortes ou disparues sur les routes de la Méditerranée centrale et occidentale, tandis que 1153 autres ont péri ou ont été portées disparues sur la route maritime de l’Afrique du Nord-Ouest vers les îles Canaries», a précisé la porte-parole. Selon le HCR, la pandémie de Covid-19 et les fermetures de frontières qui en ont découlé ont eu un impact sur les flux migratoires, de nombreux réfugiés et migrants se tournant vers des passeurs pour tenter de rejoindre malgré tout l’Europe.
Disparus sans laisser de trace
La plupart des traversées en mer se font à bord de bateaux gonflables bondés et en mauvais état, indique le HCR. Nombre de ces embarcations se dégonflent ou chavirent, entraînant le décès des occupants. «Le voyage en mer depuis les États côtiers d’Afrique de l’Ouest, tels que le Sénégal et la Mauritanie, et les îles Canaries est long et périlleux et peut durer jusqu’à dix jours», a souligné la porte-parole du HCR, lors d’un point de presse régulier des agences de l’ONU à Genève. «De nombreux bateaux ont dévié de leur route ou ont disparu sans laisser de traces dans ces eaux», a-t-elle poursuivi.