Départ du conseiller fédéral: Covid, retraites et affaires: retour sur le prodige politique Alain Berset

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Départ du conseiller fédéralCovid, retraites et affaires: retour sur le prodige politique Alain Berset

Le Fribourgeois a gravi les échelons fédéraux à toute vitesse, à l’aise sur les dossiers et confronté à des sujets de grande ampleur durant ses années de ministre. Il a toutefois plusieurs casseroles à son actif.

Pauline Rumpf
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Pauline Rumpf
Alain Berset quittera ses fonctions à la fin de l’année, a-t-il annoncé ce mercredi.

Alain Berset quittera ses fonctions à la fin de l’année, a-t-il annoncé ce mercredi.

20min/Matthias Spicher

Après une carrière fulgurante au sein du parti socialiste, Alain Berset a passé 12 ans au Conseil fédéral, avant d’annoncer son départ ce mercredi. Originaire de Fribourg, aujourd’hui âgé de 51 ans, il s’impose rapidement comme jeune prodige de la politique, lui-même fils et petit fils d’élu socialiste. Le Fribourgeois a fait ses premiers pas au sein de l’assemblée constituante de son canton, alors déjà à la tête de son groupe parlementaire, avant d’être élu et réélu avec succès au Conseil des Etats en 2003. Il en est même devenu président en 2008, tout en étant vice-président du groupe parlementaire socialiste au Parlement. 

En 2011, il accède au Conseil fédéral lors du départ de Micheline Calmy-Rey, pourtant sur le même ticket que le poids lourd de la politique vaudoise et fédérale Pierre-Yves Maillard. Il est resté depuis fidèle à son département, celui de l’intérieur, qui l’a mis en première ligne dans des dossiers tels que les coûts de la santé, la lutte contre le coronavirus ou encore le système de prévoyance et des retraites. A son actif, on compte notamment une réforme ratée de l’AVS, retoquée par les Suisses en 2017, mais aussi plus récemment la hausse de l’âge de la retraite des femmes. Il laisse toutefois en suspens un dossier non moins imposant, celui de la hausse constante des coûts de la santé.

Rumeurs démenties autour de son départ

Le 8 juin dernier, de nombreux médias suisses ont donné écho à une interview donnée par Alain Berset à la SRF, disant qu’il ne comptait pas quitter le Conseil fédéral. Questionné à ce sujet ce mercredi, le Fribourgeois a ironisé sur le travail des médias, précisant: «je n’ai pas dit ça, ré-écoutez l’interview, je n’ai pas formulé cette phrase». Il avait en effet indiqué avoir encore «de gros dossiers sur la table», qu’il voulait «mener à terme». Chose qu’il estime avoir faite avec la clôture du dossier Covid, avec le oui des Suisses au renouvellement de la loi du même nom ce dimanche.

Après 12 ans, trois législatures complètes et deux présidences, Alain Berset annonce que la boucle est bouclée et que c’est le bon moment pour se retirer. Il dit ne pas avoir de plan pour l’instant pour son futur. 

Des affaires à la pelle

A l’inverse de son travail politique précis et efficace, le conseiller fédéral Berset traîne cependant un certain nombre de casseroles. La première affaire qui explose est celle d’un chantage de la part d’une ancienne maîtresse du charismatique Fribourgeois. La femme lui réclamait 100’000 fr. en échange de ne pas divulguer des détails sur leur liaison. La Weltwoche révèle toutefois en 2021 que le conseiller fédéral aurait utilisé des moyens fédéraux indus ainsi que des fonds publics pour liquider l’affaire. Il a toutefois été blanchi par la haute surveillance du parlement et les commissions de gestion des deux chambres. 

Une seconde affaire, plus politique, touche encore maintenant le ministre de l'Intérieur: celui des fuites répétées d’informations sur les mesures à venir dans la lutte contre le coronavirus. Son chef de la communication aurait en effet transmis systématiquement au groupe Ringier, propriétaire notamment de Blick, des informations confidentielles sur les annonces si attendues du Conseil fédéral chaque semaine. Des élus avaient demandé sa démission. Les commissions de gestion du Parlement ont décidé en janvier d’ouvrir une enquête à ce sujet. C’est non seulement Alain Berset qui est concerné, mais aussi le Conseil fédéral dans son ensemble.  

Une troisième affaire, plus anecdotique, a touché le Fribourgeois l’an dernier: pilote amateur, Alain Berset a été contrôlé en plein vol par l’armée française durant un vol privé, et forcé d’atterrir pour avoir survolé brièvement une zone réglementée. Là aussi, toutefois, il a été blanchi: c’est une mauvaise communication qui a conduit à l’incident.

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