BD 25 ans après la mort de Franquin, Gaston Lagaffe renaît

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BD25 ans après la mort de Franquin, Gaston Lagaffe renaît

Même le plus célèbre gaffeur du monde n’échappe pas au phénomène éditorial des reprises des séries à succès. C’est l’un des auteurs des «Nombrils» qui prend la relève.

Michel Pralong avec AFP
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Michel Pralong avec AFP
Le retour forcément fracassant de Lagaffe, parfaitement résumé sur cette couverture du futur album.

Le retour forcément fracassant de Lagaffe, parfaitement résumé sur cette couverture du futur album.

Delaf/Éditions Dupuis

L’annonce a été faite ce jeudi, au premier jour du Festival BD d’Angoulême. Gaston Lagaffe va connaître de nouvelles aventures. 25 ans après la mort du génial André Franquin, son héros le plus personnel passe donc en d’autres mains. Celle de Delaf, coauteur avec sa compagne Dubuc de la série «Les Nombrils», chez Dupuis. Mais le Québécois, qui succède donc au Belge, signe seul cette reprise de Lagaffe.

Les premiers gags vont être publiés dès le 6 avril avril dans le journal «Spirou» et l’album est prévu pour le 19 octobre avec un tirage faramineux de 1,2 million d’exemplaires. La couverture est déjà dévoilée. Sous un titre évident, «Le retour de Lagaffe», on voit Gaston en faire un fracassant, de retour, en explosant la porte vitrée sur la tête de Prunelle. Une première planche a également été révélée. À première vue, le dessin de Delaf tient le coup, même s’il manque sans doute de la souplesse légendaire du grand Franquin. Et le gag n’est pas mauvais.

Une première planche inédite du nouveau Gaston Lagaffe.

Une première planche inédite du nouveau Gaston Lagaffe.

Delaf/Éd. Dupuis

Le choix de Delaf s’est imposé après la parution en 2017 d’un hommage à André Franquin, «La Galerie des gaffes», où la planche dessinée par le Québécois avait frappé les lecteurs par le mimétisme avec l’œuvre du dessinateur belge (1924-1997). «Cet hommage de Delaf imitait à la perfection Franquin, tout le monde l’a dit. C’est donc le retour de Gaston dans son caractère canonique, au plus près de la version originale», a souligné à l’AFP le directeur éditorial de Dupuis, Stéphane Beaujean.

Delaf, dont la série des «Nombrils» n’a plus connu d’album depuis 2018, est certainement un bon choix pour cette reprise. Reste l’éternelle question: était-elle nécessaire?

Sans l’accord de la fille de Franquin

Pour Dupuis, qui a racheté les droits de Gaston et du Marsupilami en 2013, cela sera très certainement une très bonne affaire. Reste que, comme l’explique le site belge Vif, la fille d’André Franquin n’a pas donné son accord et qu’elle n’a été mise au courant de cette reprise qu’il n’y a que quatre mois. Mais elle ne détient que le droit moral sur Gaston. C’est-à-dire qu’elle peut faire faire opposition à une altération, distorsion ou mutilation de l’œuvre qui porterait préjudice à l’honneur ou à la réputation de l’auteur, donc d’André Franquin. Pas sûr que cela suffise pour s’opposer à ce nouveau Gaston.

Ce tirage de 1,2 million d’exemplaires est énorme. «C’est une prise de risque, reconnaît Stéphane Beaujean. Quitte à relancer la série, nous nous sommes dit qu’il ne servait à rien de le faire petit bras. Parce que c’est l’un des personnages les plus emblématiques de la BD franco-belge. Peu s’attendaient à ce qu’il revienne. Mais, pour lui, c’était le moment: si nous ne l’avions pas fait, il n’avait plus beaucoup d’années de notoriété devant lui, parce que la plupart des héros de BD qui ne trouvent pas de suite disparaissent tout simplement», a-t-il ajouté.

Delaf n’est pas tout à fait seul sur ce nouvel album de Franquin, puisque les couleurs sont signées BenBK, qui le prouve avec ce tweet.

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