Session d’hiverBerne ne veut pas de «trottoirs solaires» en Suisse
Une conseillère nationale demandait s’il était envisageable d’installer en Suisse des revêtements photovoltaïques au sol, comme l’a fait Barcelone. Le Conseil fédéral n’est pas chaud.
![Christine Talos](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/b90562b8-60f7-489e-9b13-f3fb7dba0be9.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C1639%2C2048&fp-x=0.48688224527150703&fp-y=0.3447265625&crop=focalpoint&s=dc784a6cc1be1f40b2f04ab98e9ff953)
![Les dalles photovoltaïques ont été installées au cœur de Barcelone, sur la Plaça de les Glòries. Une commission évaluera les résultats et analysera l’opportunité de reproduire la formule dans d’autres quartiers de la ville. Les dalles photovoltaïques ont été installées au cœur de Barcelone, sur la Plaça de les Glòries. Une commission évaluera les résultats et analysera l’opportunité de reproduire la formule dans d’autres quartiers de la ville.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/ee36ee5a-9ecd-4fef-9335-28b7b9f101f9.png?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1086%2C610&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=2b5d77c2ed8222bbe46a83736403e138)
Les dalles photovoltaïques ont été installées au cœur de Barcelone, sur la Plaça de les Glòries. Une commission évaluera les résultats et analysera l’opportunité de reproduire la formule dans d’autres quartiers de la ville.
Ville de BarceloneNi sur les toits, ni sur les façades, mais au sol. La mairie de Barcelone a décidé de recouvrir depuis ce printemps 50 m2 de trottoir avec des panneaux photovoltaïques. But: réduire les émissions de gaz à effet de serre de la ville, qui vise la neutralité carbone pour 2050. Ce projet pilote doit produire 7560 kilowatts d’électricité par an, soit l’équivalent de la consommation de trois foyers.
La cité catalane n’est pas la seule à s’être lancée dans cette idée. Utrecht, aux Pays-Bas, en a fait autant. Même la Hongrie s’est lancée pour un bout de chemin. Du coup ces tests, qui n’ont pas encore été évalués, se sont invités sous la Coupole fédérale. En effet, la conseillère nationale Lilian Studer (PEV/AG) a demandé au Conseil fédéral si ces «trottoirs solaires» étaient envisageables en Suisse et s’il y avait des réflexions en cours pour poser de tels panneaux photovoltaïques au sol.
Trop cher, pour Berne
Le Conseil fédéral a répondu par la négative. Et il n’a pas l’intention de se lancer dans l’aventure, manifestement. «Selon les estimations de l’Office fédéral de l’énergie, de telles installations sont beaucoup plus chères à mettre en place que les installations conventionnelles sur les toits», a-t-il répondu à l’heure des questions. «Ceci en raison de leur charge mécanique plus élevée, et aussi parce qu’elles sont plus coûteuses à entretenir», précise-t-il.
Pour le Conseil fédéral, les installations sur les toits et les façades restent donc la solution privilégiée en termes d’énergie solaire. «La Suisse dispose ici d’un grand potentiel qu’il convient d’exploiter le plus largement et le plus rapidement possible», a-t-il conclu sobrement.
D’autres essais en Europe
À noter que l’idée d’utiliser les trottoirs et chemins pour produire de l’énergie n’est pas nouvelle. En France, 56 m² de dalles photovoltaïques ont été installées en janvier 2019 à Bobigny pour éclairer une piste cyclable située sous un pont le long d’un canal. Et en 2014 déjà, les Pays-Bas avaient lancé la toute première piste cyclable solaire au monde, «SolaRoad», de 70 mètres de long, dotée d’une capacité de production énergétique de 140 kilowatts par heure. Enfin, des ingénieurs de l’Université de Bologne, en Italie, tentent de repenser depuis 2020 le lien entre énergie solaire et trottoirs urbains via le projet SaferUp.