SuisseUne pétition demande à Berne de s’engager à protéger les océans
Greenpeace a remis au Conseil fédéral un texte muni de 16’000 signatures pour qu’il s’engage publiquement auprès des Nations Unies pour une protection efficace des mers.


La remise de la pétition jeudi à Berne.
© Flurin Bertschinger / Ex-Pres«La Suisse doit assumer ses responsabilités pour la protection des océans.» C’est du moins ce qu’estime Greenpeace Suisse qui a remis jeudi au Conseil fédéral une pétition munie de plus de 16’000 signatures avec cette demande. L’ONG veut que la ministre de l’Environnement, Simonetta Sommaruga, s’engage publiquement auprès des Nations Unies en ce sens.
Greenpeace rappelle que les Nations Unies, dont la Suisse, négocieront du 7 au 18 mars à New York un accord mondial sur la protection de la haute mer. Cet accord offre une «chance historique», selon l’ONG. Car il doit régler de manière juridiquement contraignante la protection et l’utilisation de la haute mer. «Il représente ainsi la première tentative de réunir ces éléments de manière cohérente dans un accord».
Afin de convaincre le Conseil fédéral de s’engager, l’ONG rappelle que la Suisse s’est engagée à inverser le déclin de la biodiversité d’ici à 2030 dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique. Du coup, les pétitionnaires veulent que «Simonetta Sommaruga passe de la parole aux actes lors de ces négociations».
Moratoire sur l’extraction minière en eaux profondes
Les signataires demandent en outre que le Conseil fédéral s’engage publiquement et clairement en faveur d’un moratoire sur l’extraction minière en eaux profondes. «Des entreprises suisses comme Glencore et Allseas prévoient d’extraire des nodules polymétalliques à plus de 4000 mètres de profondeur au fond de la mer, notamment pour le secteur de l’électronique», rappelle Greenpeace. «Cela détruira irrémédiablement l’écosystème des grands fonds marins alors qu’une partie importante de sa faune reste inconnue des scientifiques», ajoute l’ONG, qui rappelle qu’un moratoire international sur cette activité est déjà réclamé par des gouvernements, mais aussi par des groupes comme Samsung, Google et BMW.
«Les Nations Unies ont la possibilité de protéger un écosystème qui n’a guère été exploré et qui est unique. Greenpeace Suisse et les signataires de la pétition demandent à Simonetta Sommaruga de saisir cette opportunité et de protéger les fonds marins contre l’avidité des entreprises actives dans le commerce de matières premières», selon Iris Menn, docteur en biologie marine et directrice de Greenpeace Suisse.