Hockey sur glace: Eliot Antonietti veut être un arbitre qui parle avec les joueurs

Lors des déplacements dans un bus ou en avion il a toujours aimé «taper le carton», jouer ses atouts ou alors avancer sa tour sur un échiquier avec ses coéquipiers plutôt que de se planter devant la télé avec une PlayStation. Eliot Antonietti, qui a effectué un stage dans un EMS pour se passer le temps quand il évoluait encore aux Vernets avec GE Servette, est un joueur à part, qui apprécie la vie et surtout le contact des gens. À Olten depuis la saison 2021, le grand défenseur barbu a commencé à arbitrer tout en continuant de jouer avec un club ambitieux bien décidé à rejoindre la National League le printemps prochain. Entre deux petites balades avec sa femme Jessica et sa fille Serena (3 ans), un entraînement, un match et un coup de sifflet, le Genevois n’a pas le temps de s’ennuyer.

Eliot, vous voulez devenir arbitre, c’est juste?

Oui, c’est juste. J’ai déjà commencé des cours la saison dernière. Depuis, j’ai dirigé une douzaine de matches et là c’est ma deuxième année avec licence.

Quels matches dirigez-vous?

J’avais le choix entre m’occuper des catégories de jeunes au club ou devenir arbitre de ligue et me déplacer dans les autres patinoires. Comme je joue encore, j’ai décidé de rester à Olten et d’arbitrer des rencontres de U13 ou de U15 pour acquérir de l’expérience. C’est souvent le mercredi, quand la première équipe d’Olten ne joue pas.

Si nos souvenirs sont bons, vous n’avez jamais eu de problèmes avec les arbitres ou on se trompe?

Même si on est toujours un peu sanguin sur le banc, quand il y a de la pression et de la tension, je n’ai jamais vraiment eu de soucis avec les arbitres. Je me suis même toujours bien entendu avec eux. Et maintenant que je prends des cours ce sont souvent eux qui m’apprennent les règles, y compris sur la glace quand j’évolue avec Olten. J’ai surtout des affinités avec Roland Gerber, mon ancien coéquipier de GE Servette, qui est également devenu arbitre après sa carrière. Vous savez, le hockey c’est un petit monde et je suis content d’en faire partie.

Quel genre d’arbitre serez-vous une fois que vous serez en National League?

Les joueurs, moi le premier, se plaignent beaucoup que les arbitres ne prennent pas le temps de nous parler. On nous répond souvent que ce sont des ordres venus d’en haut, que s’ils s’arrêtaient pour nous expliquer leur décision ça ralentirait le jeu. Moi, je parlerai avec les joueurs pour qu’ils comprennent pourquoi j’ai sifflé ou annuler un but. C’est préférable de leur expliquer avec une phrase toute bête plutôt que le ton monte et que ça finisse par s’envenimer.

Or avant de passer de l’autre côté de la barrière, d’endosser ce maillot zébré au plus haut niveau, vous avez des ambitions avec ce HC Olten qui vise la promotion en National League…

C’est clair. Pour l’instant, mon objectif est de jouer au hockey tout en étant conscient qu’à 30 ans je commence à avoir un certain âge et que c’est peut-être le moment de préparer mon après-carrière. C’est la raison pour laquelle j’ai commencé à arbitrer. À Olten, il y a des gens qui se soucient de notre bien-être et de notre reconversion avec notamment Pascal Jaussi, un arbitre du club, qui me supervise. J’ai un énorme plaisir ici.

La Romandie ne vous manque pas trop?

Avec ma famille, Jessica et ma petite qui a fêté ses trois ans vendredi, on va retourner, juste après notre match de ce samedi en fin d’après-midi face à Martigny (à 17 h 30), en coup de vent à Genève pour passer les fêtes. Car on rejoue le 26, le 30 et le 2! Ça va être un peu sport!

Heureusement, Eliot Antonietti n’a pas de match de jeunes à arbitrer avant mi-janvier…