Football: Xamax réussit à s’inventer une mini-crise

Neuf matches sans victoire (4 nuls, 5 défaites, dont une élimination en Coupe), c’est terriblement long. C’est ce qu’avait cependant déjà dû endurer Xamax avant d’accueillir Wil. Un Xamax enfoncé dans une spirale négative et incapable d’en sortir, lui dont le dernier succès remonte toujours au 11 août, avec ce cinglant 4-0 infligé à Thoune, quand tout allait encore bien.

De toute sa pourtant longue carrière d’entraîneur, Uli Forte lui-même n’avait jamais connu pareille déboire… En face, il y avait ce FC Wil en chute libre, demeurant sur cinq revers consécutifs et de surcroît incapable d’inscrire le moindre but depuis le 22 septembre.

De ces deux rivaux mal en points, lequel allait connaître une embellie et, en retrouvant le goût de la victoire, s’éviter une crise? Ni l’un ni l’autres, ce nul des familles ne faisant les affaires de personne, en tout cas pas celles de Xamax.

Peinant toujours à transformer les occasions qu’il se crée, le club neuchâtelois avait pourtant cru faire deux fois la différence sur balle arrêtée. Mais il allait chaque fois se faire cueillir à froid dans la foulée.

À la Maladière, Forte avait choisi d’offrir sa première titularisation à Ben Seghir, un joyau arrivé cet été en prêt de Marseille. Ajoutées aux déboulés de Surdez, multipliant les débordements sur son aile gauche, les inspirations du transfuge de la Canebière servirent les intérêts neuchâtelois.

Au cours d’une première période à sens unique, Xamax a souvent cru y arriver mais il a chaque fois manqué quelque chose au niveau du geste final. À l’image de Hautier, trop juste pour convertir en but un spectaculaire ciseau de Del Toro (39e). L’occasion la plus nette échut au même Del Toro quelques secondes plus tard quand celui-ci obligeait Hammeter à jouer des claquettes. 

Mais dominer dans le vide peut s’avérer dangereux. C’est d’ailleurs ce qui faillit se produire lorsque Guivarch, trop avancé et surpris par le rebond sur un dégagement adverse, ne fut pas loin de signer l’autogoal de l’année d’une tête en arrière, le ballon terminant sa course… en corner!

Après 45 minutes, il n’y avait pas de quoi vraiment s’inquiéter mais pas de quoi s’enthousiasmer ni se réchauffer non plus, eu égard à une soirée plutôt frisquette.

Ce qu’il n’avait pas obtenu dans le jeu, Xamax allait le trouver sur une balle arrêtée, consécutivement à un penalty sifflé pour une faute de Maier sur Ben Seghir. Transformation du capitaine Fatikic mais joie très éphémère: quasi sur l’engagement, l’intenable Bahloul, démarqué par une louche impeccable de Maier, frappait en force sous la barre, signant là son 7e but de l’exercice.

Plus équilibré, le scénario devint aussi beaucoup plus crispant. Pour les Neuchâtelois, la délivrance aurait dû venir d’une nouvelle balle arrêtée, en l’occurrence un coup-franc, transformé de pied de maître par Del Toro, l’artificier local.

Une réussite qui ne libérait pourtant pas vraiment la Maladière, son locataire, privé avant cela d’un penalty sur Surdez que M. Odiet lui refusa curieusement (79e), restant à la merci d’un accident. Qui allait survenir à l’entame des arrêts de jeu quand Muntwiler trouvait les filets d’une frappe décochée de plus de 20m.

Alors qu’il n’aurait rien volé avec une victoire qui semblait lui tendre les bras, ce nouveau résultat nul démontre le manque de sérénité d’une équipe souffrant toujours de l’absence d’un vrai buteur.

Xamax n’est pas encore véritablement en danger mais pourrait bientôt l’être à force de lambiner. Son nouvel échec à domicile ne va pas manquer de le plonger dans une mini-crise. Parce que dix matches sans victoire, c’est terriblement inquiétant. Et cela pose de vraies questions auxquelles il conviendra de répondre urgemment dans une semaine à Baden.

Faute de quoi, il y aura cette fois le feu au lac, Xamax n’ayant pas le droit de perdre tout le bénéfice de son excellent début de saison…