FootballYverdon Sport prend des airs de taulier
Deux buts annulés, deux buts validés et la place de leader de Challenge League. YS a avalé Schaffhouse (2-0), vendredi soir. Les Verts sont décidément redoutables.
- par
- Florian Vaney Yverdon
L’une des caractéristiques de la Challenge League actuelle veut que tout le monde puisse battre tout le monde. D’accord, c’est un fait. Il convient tout de même d’y ajouter une mention. À force de tendre vers son terme, la saison de deuxième division laisse apparaître des points plus «gratuits» que d’autres. Ce FC Schaffhouse loin d’être animé par un élan de quelque nature qu’il soit devrait en offrir quelques-uns d’ici à la fin du mois de mai. Est-ce que ça signifie qu’une équipe ambitieuse se trouve dans l’obligation de s’offrir le scalp schaffhousois? Ce n’est jamais aussi simple, mais c’est l’idée. Et justement, Yverdon Sport l’a parfaitement respectée vendredi.
Il faut imaginer deux formations pas si éloignées l’une de l’autre, mais des Verts qui embrassent volontiers leur costume de prétendant à la montée. Cela ne s’est pas traduit par une autorité de tous les instants. Plutôt par une forme d’évidence. YS a marqué deux fois, à des moments clés, tout en voyant le drapeau d'arbitre assistant lui annuler deux autres réussites. L’addition aurait pu finir très salée, sans même qu’Yverdon n’ait à sortir son tout meilleur football. Beaucoup d'agressivité dans les duels, le brio de Brian Beyer (1-0, 6e) pour s’éviter tout doute inutile et le gros du boulot était fait.
Brian Beyer un élément primordial
On parle beaucoup de l’attaquant français depuis le début de l’exercice. La raison est simple: c’est impossible de faire autrement. Cet homme-là est un joueur spécial, à plus d’un titre. Il a fini par en faire un peu beaucoup en fin de match vendredi, mais il possède une immense force: il n’est pas attiré par la loi de la moyenne, qui voudrait qu’il redescende d’un ton pour redevenir un joueur classique de Challenge League. C’est aussi pour cette raison qu’Yverdon Sport continue de surfer sur la vague: il peut s’appuyer sur des éléments de ce genre, qui continuent d’élever leurs performances au-dessus de la moyenne week-end après week-end. Dans ce registre, Brian Beyer n’est pas seul.
Et puis, YS n’est pas vraiment du genre à spéculer sur ce que ses adversaires sont prêts à lui offrir ou non. On peut y voir un signe d’ambition évident. Et peut-être aussi celui du petit traumatisme engendré par le fait d’avoir laissé filer des points dans le dernier quart d’heure à trois reprises récemment. Kevin Martin a parfois pris des risques à la relance, en a manqué certaines, mais a très souvent choisi l’option rapide plutôt que celle de jouer la pendule. Alors même qu’Yverdon ne s’est mis à l’abri qu’à la 66e (Mauro Rodrigues, 2-0, score final).
«Avec les footballeurs qu’on possède, jouer l’horloge n’est pas une option, assurait son coéquipier Anthony Sauthier au coup de sifflet final. Gagner quelques secondes à l’expérience en toute fin de match, peut-être, d’accord. Mais sinon, il faut jouer. On a trop de qualités pour balancer devant et demander à Brian (Beyer) ou Koro (Kone) de faire tout le job pour nous. Ce n’est pas faire injure à Schaffhouse que de dire que, oui, à la maison, c’est une équipe contre qui on doit prendre trois points.»
Wil perd 3-0 face à Aarau
Des propos clairs. Des prestations qui traduisent la même exigence et la même assurance. Le tout couplé à la bonne surprise du début de week-end: le FC Wil a encore perdu dans son antre (3-0 face à Aarau). Le tableau est parfaitement dégagé. Cette fois, Yverdon Sport n’a plus à partager sa place de leader avec quiconque. Il est seul devant. Et n’a pas prévu de faire machine arrière.