Assassinat d’un leader sikh: L’Inde annonce l’expulsion d’un haut diplomate canadien

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Assassinat d’un leader sikhL’Inde annonce l’expulsion d’un haut diplomate canadien

Justin Trudeau avait accusé publiquement le pays asiatique d’être impliqué dans l’assassinat d’un leader sikh dans l’ouest canadien en juin dernier.

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, à New Delhi le 10 septembre 2023.

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, à New Delhi le 10 septembre 2023.

AFP

L’Inde a annoncé avoir ordonné à un diplomate canadien de haut rang de quitter le pays mardi, quelques heures après l’expulsion par Ottawa d’un diplomate indien, à la suite du meurtre d’un séparatiste sikh près de Vancouver.

La décision de New Delhi reflète son «inquiétude croissante face à l’ingérence des diplomates canadiens dans nos affaires internes et leur implication dans des activités anti-indiennes», a expliqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le haut-commissaire du Canada en Inde a été convoqué et informé mardi de la décision du gouvernement indien d’expulser le haut diplomate canadien en poste en Inde, ajoute le ministère: «Le diplomate concerné a été prié de quitter l’Inde dans les cinq prochains jours.»

Cette décision fait suite à l’expulsion d’un haut diplomate indien annoncée quelques heures plus tôt par le Canada.

«Éléments crédibles» contre l’Inde

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré devant le Parlement lundi qu’il existait des «éléments crédibles» laissant penser que l’Inde pourrait être responsable de l’assassinat de Hardeep Singh Nijjar, un leader sikh et citoyen canadien, dans l’ouest canadien en juin dernier.

New Delhi a qualifié mardi matin ces accusations «d'absurdes». «Les allégations d’implication du gouvernement indien dans tout acte de violence au Canada sont absurdes», a réagi mardi matin le ministère indien des Affaires étrangères dans un communiqué. «Nous sommes un Etat démocratique avec un engagement fort en faveur de l’Etat de droit».

Cette accusation «très grave et bien documentée» du Canada, si elle se révèle véridique, aura «l’effet d’une bombe à travers le monde», soutient Jocelyn Coulon, chercheur en relations internationales et ex-conseiller de Justin Trudeau. L’Inde rejoindrait «le groupe des nations qui assassinent des opposants politiques», à l’image de l’Arabie Saoudite avec l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, ajoute le chercheur indépendant. Que l’Inde s’autorise une telle attaque témoigne par ailleurs du «poids déclinant du Canada sur la scène internationale», estime l’expert, soulignant les tensions déjà existantes entre le Canada et la Chine.

Diaspora séparatiste

L’Inde s’est souvent plaint de l’activité de la diaspora sikh à l’étranger, notamment au Canada, susceptible selon New Delhi de relancer le mouvement séparatiste grâce à une aide financière massive.

L’Etat indien du Pendjab, qui compte environ 58% de Sikhs et 39% d’Hindous, a été secoué par un violent mouvement séparatiste dans les années 1980 et au début des années 1990, qui a fait des milliers de morts. Aujourd’hui, les partisans les plus virulents du mouvement sont principalement issus de la diaspora pendjabi.

(AFP)

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