États-UnisAffaire Epstein: des victimes portent plainte contre le FBI
Douze femmes victimes de Jeffrey Epstein accusent, dans une plainte au civil, le FBI d’avoir échoué à à démanteler le réseau du criminel présumé.
Douze femmes se disant victimes du financier américain Jeffrey Epstein, accusé de crimes et trafic sexuels mais qui s’est suicidé en prison avant d’être jugé, ont porté plainte au civil mercredi contre la police fédérale FBI pour ses «échecs» à démanteler le réseau du criminel présumé.
«Pendant plus de deux décennies, le Federal Bureau of Investigation (FBI) a permis à Jeffrey Epstein de faire du trafic sexuel et d’agresser sexuellement nombre d’enfants et de jeunes femmes en faillissant à sa mission que le peuple américain était en droit d’attendre», relève la plainte des 12 femmes, identifiées par un pseudonyme.
«Si le FBI avait rempli ses obligations pour enquêter et intervenir, Epstein n’aurait pas été en mesure de perpétrer les crimes odieux, les agressions sexuelles et le trafic», tonnent les plaignantes dans un document judiciaire déposé mercredi devant le tribunal fédéral de Manhattan.
«Dissimulation»
Les 12 femmes, qui réclament un procès au civil, dénoncent les «échecs, retards, inactions répétés et continus du FBI qui ont permis à Epstein et à d’autres de continuer leur complot de trafic sexuel pendant près de 25 ans».
Elles évoquent par exemple un premier signalement en août 1996 auprès du FBI d’une femme, Maria Farmer, contre Jeffrey Epstein et sa compagne et complice Ghislaine Maxwell, la fille du magnat britannique Robert Maxwell, qui purge depuis 2022 à New York une peine de 20 ans de prison. Les plaignantes accusent même le FBI de «dissimulation» dans ses enquêtes, mais sans y apporter d’éléments factuels.
Début janvier, une juge de ce même tribunal avait rendu publique une liste de noms, contacts, connaissances, proches, victimes ou complices présumés d’Epstein. Parmi ces 150 à 180 identités, on y trouve les anciens présidents américains Bill Clinton et Donald Trump mais sans mention du moindre comportement illégal ou répréhensible de leur part.
Le prince britannique Andrew y est aussi cité maintes fois. Ami du couple Maxwell-Epstein, il avait scellé en 2022 un accord à l’amiable – pour 13 millions de dollars selon le Daily Telegraph - avec l’Américaine Virginia Giuffre qui l’accusait de l’avoir agressée sexuellement en 2001 quand elle avait 17 ans. Le prince de 63 ans, tombé en disgrâce, nie.
L’influence du réseau Epstein a alimenté après sa mort nombre de théories complotistes sur un assassinat déguisé en suicide en août 2019 en prison à New York. Mais la médecine légale et le FBI ont conclu qu’il s’est bien donné la mort et que ce décès «ne résultait pas d’un acte criminel», ce qu’a confirmé en 2023 le ministère de la Justice.