Suisse romande: La détox numérique est à la mode, mais ses résultats sont insuffisants

Publié

Suisse romandeLa détox numérique est à la mode, mais ses résultats sont insuffisants

La démarche est jugée bénéfique pour reconsidérer son rapport aux écrans, mais il faut aller plus loin pour guérir une véritable addiction selon les spécialistes.

Francisco Carvalho da Costa
par
Francisco Carvalho da Costa
Près de 11,2% des adolescents et jeunes adultes développent une addiction aux écrans.

Près de 11,2% des adolescents et jeunes adultes développent une addiction aux écrans.

20min/Taddeo Cerletti

Des cours pour apprendre à lâcher son smartphone. C’est une expérience de plus en plus proposée en Suisse romande. Par exemple, Mario Sgarrella, «libérateur digital», élabore des ateliers pour encourager les participants à se déconnecter de leurs écrans. «Nous commençons par des petites tâches comme régler les notifications de son téléphone portable ou se désinscrire des newsletters inutiles», explique-t-il. Parfois, avec ses clients (qui sont prêts à payer la somme de 520.-), ils partent ensemble à la montagne: «On se retrouve dans un chalet sans électricité pendant trois jours, pour faire du yoga et se balader en montagne.»

Sur la même longueur d’onde, en Suisse alémanique, des hôtels proposent toutes sortes d’expériences sans téléphone le temps d’un séjour. À Uri, The Chedi propose une offre «Digital Detox» qui comprend des balades silencieuses et des cours de yoga et de méditation. En Thurgovie, au Golfpanorama, il est possible d’économiser 1 fr. symbolique par heure passée sans téléphone portable

«S’il s’agit d’une addiction avérée, un week-end ne suffira pas»

Aucune étude scientifique n’a encore évalué l’efficacité de ces retraites digitales. «S’il s’agit d’une réelle addiction, un week-end ne suffira pas», souligne Markus Meury, porte-parole d’Addiction Suisse. Une addiction est avérée lorsqu’un diagnostic est posé par un spécialiste. «Cependant, l’expérience peut amener une personne non addict à réfléchir quant à l’usage de son écran.»

Une addiction aux contenus des écrans

La tranche des 15 à 24 ans est particulièrement touchée

Les jeunes de 15 à 24 ans sont les plus concernés par une utilisation excessive des appareils connectés. Selon les chiffres de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), près de 11,2% des adolescents et jeunes adultes développent une addiction aux écrans. En week-end, ils passent en moyenne sept heures et demie par jour devant un téléviseur ou un ordinateur. En semaine, cette moyenne baisse à quatre heures et demie.

Un guide a été développé par Addiction Suisse destiné aux parents soucieux du temps d’exposition aux écrans de leurs enfants. «L’important est de mobiliser d’autres activités que les écrans et… d’être un modèle. Ce qui n’est pas facile, mais bénéfique pour les parents aussi!» rassure Markus Meury.

Ton opinion

4 commentaires