Fusillade à Hambourg (All): La police avait reçu une inquiétante lettre anonyme en janvier

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Fusillade à Hambourg (All)La police avait reçu une inquiétante lettre anonyme en janvier

Les autorités allemandes tentent toujours d’éclaircir les motifs de l’ex-membre des Témoins de Jéhovah qui a abattu à Hambourg six membres de la communauté, avant de se suicider.

Nancy Faeser, ministre de l’Intérieur, s’est recueillie sur les lieux du drame.

Nancy Faeser, ministre de l’Intérieur, s’est recueillie sur les lieux du drame.

AFP

Philipp F., 35 ans, est suspecté d’avoir abattu avec un pistolet quatre hommes et deux femmes âgés de 33 à 60 ans pendant une séance de prière des Témoins de Jéhovah, jeudi soir à Hambourg. Une femme enceinte, blessée lors de la fusillade, a perdu son fœtus de sept mois. Les forces de l’ordre l’ont comptabilisé parmi les victimes pour porter le bilan à huit morts au total. Huit personnes ont été blessées, dont quatre grièvement.

«La police est arrivée très vite, peut être 4 à 5 minutes après les coups de feu», a raconté Anetta, une habitante du quartier. Cette réactivité a permis d’éviter un bilan encore plus lourd, selon les autorités. Le tueur présumé, qui souffrait probablement de problèmes psychiques, s’est donné la mort sur place, peu après l’intervention des forces de l’ordre. Son geste a suscité un débat sur la question du port d’armes en Allemagne.

Projet de loi sur le port d’armes

Dans un entretien vendredi soir à la télévision publique ARD, la ministre fédérale de l’Intérieur Nancy Faeser s’est prononcée pour un durcissement de la législation. Dans un projet de loi actuellement en préparation, il est prévu de devoir présenter un certificat médical pour obtenir un permis de port d’armes, a-t-elle dit. Il sera en revanche plus difficile d’intervenir après que le permis a été autorisé.

L’homme, un tireur sportif qui possédait une arme légale, a tiré à plus de cent reprises et disposait encore de nombreuses munitions. Ses motifs restent à déterminer, même s’il n’est pas parti «en bons termes» de la communauté il y a un an et demi. Les témoignages divergent sur le point de savoir s’il en a été exclu ou s’il est parti de son plein gré. L’homme, qui n’avait pas d’antécédents criminels, «nourrissait une rage contre les membres de congrégations religieuses, en particulier contre les Témoins de Jéhovah et son précédent employeur», a expliqué un représentant de la police lors d’une conférence de presse.

Témoins de Jéhovah «bouleversés»

La police avait néanmoins reçu en janvier une «lettre anonyme» affirmant que le tireur pourrait souffrir «d’une maladie psychiatrique, sans que cela ait été attesté par un médecin, Philipp F. refusant de consulter» un spécialiste. Dans un communiqué, les Témoins de Jéhovah se sont dits «bouleversés». «Tous nos services religieux sont ouverts au public. Nous n’avons pas de gardiens de sécurité. Tout le monde est invité», a déclaré Michael Tsifidaris, représentant régional de la communauté, visiblement encore choqué par la tuerie.

Nancy Faeser s’était rendue à Hambourg en fin d’après-midi et avait remercié les forces de l’ordre et de secours pour leur efficacité. «Il est difficile de trouver des mots pour cet acte vraiment terrible, ce que l’auteur a provoqué est horrible», avait-elle déclaré. Le chancelier allemand Olaf Scholz avait plus tôt adressé ses «pensées» aux victimes et à leurs proches, déplorant dans un tweet «un acte de violence brutal».

(AFP)

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