FranceEn quête d’argent, Valérie Pécresse récolte surtout des moqueries
N’ayant pas réussi à atteindre les 5% de votes, la candidate la plus riche du premier tour a 5 millions de dettes et appelle à l’aide. Mais ça ricane, surtout.
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Sur les 7 millions que Valérie Pécresse espérait se faire rembourser par l’État, Valérie Pécresse en touchera zéro.
AFPEn France, pour se faire rembourser ses frais de campagne, il faut récolter au moins 5% des suffrages. Ce qu’a manqué, certes de peu, 4,8%, la candidate des Républicains. C’est pourquoi, au lendemain du premier tour, elle a lancé un appel aux dons: «La situation financière de ma campagne est désormais critique. Nous n’avons pas atteint les 5% qui nous permettraient d’obtenir les 7 millions de remboursements de l’État que nous escomptions. Je suis endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros».
Voilà qui peut sembler paradoxal pour une candidate qui disait vouloir mettre fin à l’assistanat et qui, surtout, s’était révélée être la plus riche de tous ceux qui se sont présentés à cette élection, selon les déclarations de patrimoine. La Haute autorité pour la transparence de la vie publique avait ainsi publié un montant du patrimoine de Valérie Pécresse proche des 10 millions d’euros. Sauf que, comme le soulignait «Gala», c’est surtout son mari, Jérôme Pécresse, PDG de la branche énergies renouvelables du groupe General Electric, qui est riche: «C’est son patrimoine. Moi je l’aime c’est mon mari, mais c’est moi la candidate. Et je suis la candidate de la France qui travaille», avait-elle dit à «L’Obs».
Quoi qu’il en soit, Valérie Pécresse a donc tendu la main, ce qui a surtout provoqué des moqueries. Le mardi soir, ça a déjà commencé à se déchaîner sur les réseaux sociaux lorsque TF1 a lancé un concours pendant «Koh-Lanta» où l’on pouvait gagner 100 000 euros. Beaucoup ont tout de suite pensé à Valérie.
Ce n’était que le début d’un long calvaire. Jérôme Kerviel, l’opérateur de marché qui aurait fait perdre 5 milliards à la Société générale y est allé de son message de «soutien»,
Certains lui sont pourtant venus en aide, mais était-ce vraiment un bien ou une humiliation supplémentaire? Le candidat Jean Lassalle a, image à l’appui, signé un chèque en faveur de Valérie Pécresse. Il en a d’ailleurs fait autant pour deux autres candidats qui n’avaient pas atteint les 5%, l’écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo «afin de respecter le principe d’égalité qui m’est si cher et qui a prévalu tout au long de cette campagne» a-t-il écrit. Et parce qu’on a «toujours besoin d’un plus petit que soi». À noter qu’il ne s’est pas ruiné, puisqu’il a envoyé 10 euros à chacun, comme le précise Franceinfo. Lassalle n’a pas non plus été remboursé de ses frais de campagne, puisqu’il n’a fait que 3,1%, mais il a certainement beaucoup moins dépensé que les trois autres.
Tout aussi moqueur, Philippe Poutou, au patrimoine le plus faible de tous les candidats, a également voulu participer à l’effort collectif. Il prête sa vieille Peugeot, déclarée sur la liste de ses biens, à Valérie Pécresse.
François Bayrou semblait plus sérieux lorsqu’il a dit à BFMTV qu’il pourrait, «pourquoi pas», aider Valérie Pécresse. «J’ai fait cela assez souvent d’autres fois pour des forces politiques mais personne ne l’a su», ajoute-t-il, avant de préciser qu’il «est totalement anormal que ce soient des instances privées qui décident ou pas d’accorder les moyens nécessaires, par emprunt, à un candidat ou à un mouvement politique». Mais pas sûr qu’il mette la main à la poche puisqu’il conclut: «Je suis persuadé que le parti Les Républicains fera ce qu’il faut à l’égard de Valérie Pécresse».
Un site parodique, Nordpresse, a d’ailleurs créé un faux tweet des Républicains, qui disaient crouler sous les chèques, mais de 0 euro ou 1 ct. et demandaient aux «plaisantins de cesser», comme l’a repéré l’AFP.
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Les plaisanteries ne sont pas près de s’arrêter, si l’on en croit les fils des réseaux sociaux.
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