Football: Cinq bonnes raisons de décoller l’étiquette «Neverkusen» 

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FootballCinq bonnes raisons de décoller l’étiquette «Neverkusen»

Le Bayer Leverkusen peut s’offrir dimanche le premier titre de son histoire. Retour sur l’histoire d’un club qui veut chasser pour de bon le fantôme «Neverkusen».

Sylvain Bolt (avec AFP)
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Sylvain Bolt (avec AFP)
Granit Xhaka est l’un des artisants de la magnifique saison du Bayer Leverkusen.

Granit Xhaka est l’un des artisants de la magnifique saison du Bayer Leverkusen.

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Ce dimanche dans sa BayArena (17h30), le Bayer Leverkusen de Granit Xhaka accueille le Werder Brême. Une victoire du club allemand lui offrirait le premier titre de son histoire. Le Bayer compte 16 points d’avance sur le Bayern Munich et Stuttgart à six journées de la fin de saison et dispose donc de six balles de titre. 

«On a 90 minutes pour atteindre quelque chose de très spécial», a reconnu l’entraîneur Xabi Alonso, qui a décidé de rester la saison prochaine malgré les appels du pied de clubs prestigieux comme Liverpool et... le Bayern Munich. 

La bande à Xhaka pourrait même être titrée sans jouer dès samedi, en cas de défaites de ses poursuivants (le Bayern joue à 15h30 et Stuttgart à 18h30). Voici cinq bonnes raisons de se réjouir du sacre attendu d’un club trop longtemps qualifié de «looser».

Pour célébrer l’alchimie d’un club qui fête son anniversaire

Leverkusen fête cette année ses 120 ans d’existence et pourrait s’offrir le plus beau des cadeau. Fondé en 1904 par le chimiste Bayer, le club garde un lien très fort avec l’entreprise de chimie. Actuellement, Bayer 04 Leverkusen GmbH est une filiale à 100% de Bayer AG. Le logo du club reprend la croix Bayer et l’équipe est surnommée le «Werkself», soit le «onze de l’usine».

Jusque dans les années 1970, une grande partie des joueurs de l’effectif étaient rattachés à l’usine. L’actuel stade de Leverkusen, inauguré en 1958, s’appelait initialement Ulrich-Haberland Stadion, du nom du patron de Bayer de l’époque. Il été rebaptisé BayArena en 1998 et compte 30’200 places.

Pour ne plus jamais entendre «Neverkusen»

En 120 d’existence, le Bayer n’a jamais décroché de titre de champion d’Allemagne. En 1996 et 2002, il s’installe dans le top 4, terminant deuxième en 1997, 1999, 2000 et 2002.  Encore une fois dauphin en 2011, le club Rhénanie-du-Nord-Westphalie semble maudit.

Le titre raté en 2000 hante encore les esprits des plus fidèles supporters du Bayern. Lors de la dernière journée, Leverkusen a besoin d’un point en déplacement sur la pelouse du promu Unterhaching.

La star du club, Michael Ballack, marque contre son camp. Son équipe perd 2 à 0 et le Bayern arrache le titre en dominant Brême. 

Le 20 mai 2000, Michael Ballack (à terre) précipite la chute de son club avec un autogoal.

Le 20 mai 2000, Michael Ballack (à terre) précipite la chute de son club avec un autogoal.

Imago

Leverkusen hérite du nom moqueur de «Vizekusen» ou de «Neverkusen». Qui «célèbre» une cinquième place de vice-champion en 2011.

Pour honorer Granit Xhaka, au coeur du sacre annoncé

Capitaine de l’équipe de Suisse, Granit Xhaka peut devenir ce week-end le huitième suisse à être sacré champion d’Allemagne (après Stéphane Chapuisat, Ciriaco Sforza, Ludovic Magnin, Marco Streller, Diego Benaglio, Xherdan Shaqiri et Yann Sommer).

Le Bâlois a réussi une saison magistrale en jouant tous les matchs de championnats (28) et en étant élu cinq fois «joueur de la semaine» en Bundesliga. 

L’ancien joueur du FC Bâle est le régisseur de la formation de Xabi Alonso. Il touche en moyenne 117,8 ballons par match.  Il en a réussi 92% depuis le début de l’exercice sur l’ensemble du terrain.

Le milieu de 31 ans en complète 95% dans sa moitié de terrain et son taux de 90% de réussite dans la partie adverse est impressionnant. Le Suisse a aussi 92% de taux de réussite de passes par match. Bluffant!

Pour effacer le cauchemar de 2002 des mémoires

Les fans du Bayer abordent le mois de mai 2002 en pleine euphorie. Toujours en lice dans trois compétitions, leur club dilapide cinq points d’avance à trois journée de la fin du championnat et offre le titre à Dortmund. 

Une semaine après, le club perd la finale de la Coupe d’Allemagne. Quatre jours plus tard, le «Werkself» s’incline en finale de la Ligue des champions contre le Real Madrid. Une reprise de volée légendaire de Zinédine Zidane crucifie «Vizekusen». 

Le cauchemar se poursuit pour les cinq joueurs allemands de Leverkusen (Michael Ballack, Hans-Jörg Butt, Karsten Ramelow, Bernd Schneider et Oliver Neuville) qui perdront une quatrième finale en juillet 2002. Celle de la finale de la Coupe du monde face au Brésil de Ronaldo. 

Pour réaliser une saison historique

42 matches toutes compétitions confondues: aucune défaite. Les joueurs de Leverkusen sont sur une série record pour un club allemand (37 victoires, 5 matchs nuls). Dans l’histoire de la Bundesliga, seul le Bayern Munich de Pep Guardiola dans sa version 2013/14 a fait mieux après 28 journées (78 points contre 76 pour Leverkusen).

 Avant d’aborder les semaines décisives d’avril et de mai, le Bayer est encore en mesure d’ajouter trois lignes à son palmarès: le championnat, la Coupe (avec une finale à jouer contre Kaiserslautern le 25 mai) et la Ligue Europa (un quart de finale contre West Ham, victoire 2-0 à l’aller).

Et Leverkusen peut encore devenir le premier club allemand à boucler une saison de championnat sans défaite. Dans le top 5 des championnats européens depuis 1945, seul Pérouse (30 matches en 1978/79, 2e à la fin de la saison), l’AC Milan (34 en 1991/92), la Juventus Turin (38 en 2011/12) et Arsenal (38 en 2003/04), ont réalisé un tel exploit.

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