Yémen – Les victimes civiles ont «doublé» après l’éviction d’experts onusiens

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YémenLes victimes civiles ont «doublé» après l’éviction d’experts onusiens

Depuis la fin des enquêtes de l’ONU, la guerre au Yémen a provoqué quasi le double de morts ou de blessés parmi les civils, dénonce une ONG.

Un raid aérien avait fait des dégâts dans la ville de Sanaa, capitale du Yémen, le mois dernier.

Un raid aérien avait fait des dégâts dans la ville de Sanaa, capitale du Yémen, le mois dernier.

REUTERS

Le nombre de civils tués ou blessés dans la guerre au Yémen a «presque doublé» depuis l’éviction controversée en octobre dernier d’experts onusiens chargés d’enquêter sur les violations des droits humains, a annoncé mercredi l’ONG Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU avait refusé le 7 octobre 2021 de prolonger le mandat de ces experts, des ONG accusant l’Arabie saoudite, qui intervient au Yémen depuis 2015, d’avoir tout fait pour obtenir ce rejet.

Le nombre de civils tués ou blessés au Yémen a presque doublé depuis la fin des enquêtes de l’ONU sur les droits humains en octobre dernier

L’ONG Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC)

Au cours des quatre derniers mois du mandat des experts de l’ONU, 823 civils ont été blessés ou tués alors que dans les quatre mois ayant suivi la fin du mandat, ce chiffre est passé à 1535, selon l’ONG qui cite des données du Civilian Impact Monitoring Project, un organisme lié aux Nations Unies.

«Au cours de la même période, 39 fois plus de victimes civiles ont été causées par des frappes aériennes», a encore souligné NRC dans un communiqué.

Violences en recrudescence

Le conflit au Yémen a connu une recrudescence des violences ces derniers mois, la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite ayant intensifié les raids aériens pour appuyer les forces gouvernementales contre les Houthis, des rebelles proches de l’Iran.

Dans le même temps, les Houthis ont multiplié les attaques au Yémen mais aussi contre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, un pilier de la coalition militaire menée par Ryad.

Créé en 2017, le groupe d’experts onusien avait accusé tous les belligérants d’avoir commis une «multitude de crimes de guerre». «La suppression de cet organe essentiel d’enquête sur les droits humains nous a ramenés à des violations horribles et hors de contrôle», a déploré Erin Hutchinson, directrice de NRC au Yémen.

Lors d’un entretien téléphonique mardi soir, le président américain Joe Biden a souligné au roi Salmane d’Arabie saoudite «l’engagement» des États-Unis à soutenir le royaume contre les attaques des rebelles, selon la Maison-Blanche.

D’après l’ONU, en sept ans de conflit, au moins 377’000 personnes ont été tuées, une grande majorité en raison des conséquences indirectes des combats, comme la faim et les maladies, dans ce qui est considéré comme l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.

(AFP)

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