Hockey sur glaceCommentaire: Fribourg Gottéron s’enlise dans un discours de façade
Fribourg Gottéron a tenu sa conférence de presse de fin de saison vendredi. Aucune décision quant au cahier des charges de Christian Dubé n’a été prise. Mais au fait, pourquoi faudrait-il changer quoi que ce soit?
- par
- Cyrill Pasche
Une conférence de presse pour ne rien décider et ne pas avoir grand-chose à dire. Christian Dubé, à propos de qui tout le monde voulait savoir s’il continuerait à endosser la double casquette de coach/directeur sportif, a ainsi tenu le micro durant moins d’une minute vendredi lors du bilan de fin de saison de Fribourg-Gottéron pour répéter une énième fois à qui voulait bien l’entendre que «chacun doit se regarder dans le miroir, moi le premier».
Les entretiens individuels avec les joueurs à peine terminés, Dubé n’a toujours pas rencontré le CEO John Gobbi. A Fribourg, tout le monde s’est donc regardé en vitesse dans le miroir en se levant vendredi matin, avant de se dépêcher de venir raconter des platitudes à la conférence de presse, juste avant la fondue commune.
A vrai dire, il n’y a rien à changer à Gottéron, surtout avec un taux de remplissage de 99% et un nombre record d’abonnés (7500): les déclarations des dirigeants - le président, Hubert Waeber: «nous devons nous remettre en question en tant qu’organisation (...)» - ressemblent à des discours de façade pour rassurer supporters/sponsors/médias après la déception de l’élimination en pré play-off.
La seule chose que Dubé pourrait décider ou accepter de faire prochainement est de confier l’entière responsabilité de la direction technique à son assistant GM, Gerd Zenhäusern, par exemple. Mais le Canado-Suisse n’aurait aucun intérêt à se débarrasser de son totem d’immunité, si ce n’est pour faire face à d’éventuels vents contraires ou jalousies à l’interne.
Christian Dubé reste évidemment la meilleure personne pour diriger l’équipe qu’il a bâtie et maintenue dans le top 6 jusqu’à l’antépénultième ronde de championnat, et surtout la meilleure personne pour canaliser un personnage aussi explosif que Chris DiDomenico et le caresser dans le sens du poil pour les deux prochaines années.
Le printemps qui se profile, le retour des beaux jours et les longs mois d’été suffiront à faire oublier à certains joueurs/dirigeants/sponsors/personnages influents leur éventuel ras-le-bol de Dubé, dont la posture et la position dominante peuvent certainement être usantes à la longue. A l’automne prochain, tout le monde repartira main dans la main, comme si de rien n’était, après «s’être regardé en vitesse dans le miroir», pour la forme.