FootballLa crise de confiance laisse Servette exsangue
Les Grenat perdent une quatrième fois de suite, à Bâle cette fois (2-1). Ils reculent à la 3e place du classement.
- par
- Daniel Visentini - Bâle
À la douleur du moment, rajoutez la frustration des espoirs fous, trop fous peut-être, qui s’envolent. Il y a un mois, Servette sortait d’un nul rageant à Lucerne, mais il était à la hauteur de YB, gonflé de promesses. Trop lourdes ces promesses? Un mois plus tard, après une quatrième défaite d’affilée avec ce dernier écueil à Bâle (2-1), des Grenat aux jambes lourdes et aux têtes vides sont retombés sèchement sur terre. Ils sont maintenant 3es du classement, Lugano a pris la 2e place et la crise de confiance est plus qu’inquiétante.
Au Parc Saint-Jacques, tout s’est précipité en fin de première période. Les premières alertes avaient pourtant précédé. Rien n’y a fait. Trois contres consécutifs, alors que les Grenat étaient dans le camp bâlois, pointaient du doigt le déficit de repli défensif, les largesses sur les côtés, le danger pour tout dire.
Young Boys prend le large en tête
Après l’avertissement, la sanction
Servette avait même échappé au pire à la 18e, sauvé par la VAR qui revenait sur une faute de Barry (sur Antunes) au début de l’action, qui avait permis aux Bâlois d’ouvrir le score: but annulé, donc. Mais aucun enseignement retiré par les Genevois. À la 43e, nouvelle rupture, nouvelles largesses, Barry qui trouve Kade et la VAR qui reste muette cette fois: Rouiller coupait vraisemblablement le hors-jeu demandé par les Grenat.
Trois minutes plus tard, même séquence, même punition: un Servette dans le camp adverse, un ballon mal négocié, une ouverture bâloise dans la profondeur et cela suffit. Rouiller, trop court, voit Kade filer et passer à Barry, qui se joue de Mall (entre ses jambes).
Certitudes envolées
Tout ce qui faisait la force de Servette il y a encore un mois s’est envolé: fébrilité défensive, manque d’idées offensives, déchet dans le jeu et efficacité en berne sont désormais le lot courant. Le terrible coup d’arrêt est un coup de fatigue, physique, mentale.
Il aura fallu un corner de Stevanovic pour la tête de Rouiller afin que Servette trouve la faille et réduise le score. L’idée d’un espoir germait. Un peu. Il restait plus d’une demi-heure. Mais sans les certitudes d’avant les temps troubles, tout restait brouillon. Sans l’assurance, sans la confiance, sans cette forme d'insouciance qui rendait tout léger et naturel, rien de possible.
Servette est reparti de Bâle battu, avec un Crivelli blessé dès le début, sans s’être créé de sérieuses occasions, en ayant dominé, mais sans intensité. Quelque chose s’est cassé, on le voit depuis un mois, mais René Weiler n’a pas encore trouvé comment réparer la mécanique qui, si longtemps, ronronnait sans accroc. Il faudra pourtant bien qu’il trouve la clé du problème. Cette saison grenat ne mérite pas ce crépuscule-là.