Votations: Don d’organes: le Röstigraben parfait!

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VotationsDon d’organes: le Röstigraben parfait!

À quasi toutes les votations, on constate une différence de sensibilité entre la Suisse romande et la Suisse alémanique. Mais pour la transplantation, c’est un vrai cas d’école.

Eric Felley
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Eric Felley
La carte du vote sur le don d’organes en dit long sur la différence d’approche entre les deux parties du pays.

La carte du vote sur le don d’organes en dit long sur la différence d’approche entre les deux parties du pays.

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Lors de la plupart des votations fédérales, il se dessine un Röstigraben plus ou moins fort selon les sujets. Mais cette fois, la carte du vote sur la modification de la loi sur la transplantation montre un pays profondément divisé sur cette question. En Suisse romande, l’adhésion est supérieure à 75% dans la plupart des communes. En Suisse alémanique, beaucoup de communes ont refusé ou accepté du bout des lèvres. Quatre cantons sont passés dans le camp du non: Schaffhouse, Schwytz et les deux Appenzell.

Le corps comme «une propriété privée»

Qu’est-ce qui peut bien opposer à ce point les deux parties du pays sur cette question? Lors de la campagne, les sondages avaient déjà montré cette forte différence de mentalités. La RTS avait interrogé l’historien zurichois Simon Hofmann, auteur d’un livre sur le sujet: «En Suisse alémanique, disait-il, la culture est plus libérale, on a tendance à se méfier de la médecine et de l’État. La relation au corps est différente, on considère le corps comme une propriété privée, qui a une grande valeur». A contrario, les Romands n’ont pas développé cette idée…

Un débat au sein des Églises

Les Alémaniques sont donc peu donneurs avec cette idée que leur corps est encore précieux après leur mort. Peut-être y a-t-il aussi de la superstition là derrière. Lors des débats aux Chambres fédérales, Franz Immer, le directeur de la fondation Swisstransplant, avait déjà fait le constat dans un entretien avec «24 heures»: «La notion même du consentement présumé a une connotation plus positive en français qu’en allemand. Je m’en rends compte dès que je donne une conférence: il y a chaque fois 100 à 200 personnes en Suisse romande, et même davantage au Tessin, mais à peine 20 dans certains cantons alémaniques. Le débat reste vif au sein des Églises et chez certains juristes».

Un autre Röstigraben sur le cinéma

En comparaison, la modification de la loi sur le cinéma présente aussi un Röstigraben, mais nettement moins accentué que celui sur la transplantation

En comparaison, la modification de la loi sur le cinéma présente aussi un Röstigraben, mais nettement moins accentué que celui sur la transplantation

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