Hockey sur glaceGe/Servette est l’un des grands perdants du moment
Depuis le début de l’année, le club genevois est contraint de garder ses buvettes fermées à l’intérieur des Vernets. Le manque à gagner se monte déjà à quelque 200’000 francs.
- par
- Jérôme Reynard
Tous les Romands de National League ou presque souffrent, en ce moment, sous l’égide de la règle des 2G et dans ce contexte de pandémie qui freine les ardeurs. Mais à Genève, la situation est encore plus contraignante. Car le GSHC doit en outre faire avec une interdiction de consommer boissons et nourriture à l’intérieur des Vernets (hors restaurant VIP).
La mesure est cantonale. Elle force l’organisation grenat à garder ses buvettes fermées et à renoncer à une partie de ses recettes habituelles. «On parle d’un manque à gagner de 30’000 à 35’000 francs par rencontre à domicile de notre première équipe», dévoile le président Philippe Baechler.
L’interdiction est en vigueur depuis le début de l’année. Elle a donc déjà «coûté» quelque 200’000 francs au Ge/Servette HC (six rencontres à la maison). Il faut sans doute y ajouter un effet secondaire: le fait que dans ce contexte, certains, privés du droit de consommer à l’intérieur de la patinoire, préfèrent rester chez eux.
Des actions
«Disputer un derby contre Lausanne devant 4500 personnes (ndlr: mardi dernier, alors qu’il y avait 6276 spectateurs pour la même affiche fin octobre, un soir de semaine également), c’est triste. D’autant plus dans cette période faste pour notre première équipe sur la glace, déplore Philippe Baechler. Les raisons de cette faible affluence sont nombreuses. Il n’y a pas que les buvettes, même si cela joue probablement un rôle.»
3592 spectateurs contre Ambri le 7 janvier. A peine plus face à Davos (3696) et Langnau (3782) la semaine suivante. Et puis 4506 visiteurs contre Lausanne, donc, avant les 4222 personnes annoncées pour le derby du lendemain face à FR Gottéron, et le coup de mieux contre Bienne, ce samedi (5606).
«On essaie de lancer des actions, notamment des actions «famille», pour attirer du monde, quitte à parfois fermer les yeux sur la rentabilité», explique le président des Aigles, également conscient que le bricolage du calendrier et la répétition actuelle des matches (dont des derbies) font partie de l’équation.
Trois variantes de budget
A ce propos, où en sont les finances servettiennes? «Disons qu’on a un budget, avec trois variantes qui correspondent au meilleur des scénarios, au scénario moyen et au pire des scénarios, répond Philippe Baechler. Pour le moment, on est plutôt au milieu.»
Le GSHC espère cependant que son cas évolue. «La pause olympique va nous faire du bien, dans le sens où elle va nous donner du temps (ndlr: après un dernier match aux Vernets prévu vendredi contre Zurich), poursuit le dirigeant. Peut-être que le contexte global se sera amélioré d’ici fin février, et qu’on pourra alors réouvrir nos buvettes. On va en tout cas discuter avec les autorités, leur exposer notre situation et notre statut exceptionnel en National League. A ce propos, ce serait plus équitable si les règles étaient les mêmes pour tout le monde dans le sport professionnel.»