FootballL’Italie et l’Espagne respirent mieux dans la course à l’Euro 2024
Vainqueurs respectivement de l’Ukraine (2-1) et Chypre (6-0) à domicile, la Nazionale et la Roja en titre ont repris espoir de disputer l'Euro 2024.
L'Italie, championne d'Europe en titre, a repris espoir de disputer l'Euro 2024 après un succès étriqué (2-1) à domicile face à l'Ukraine, mardi à Milan. Grâce à ce deuxième succès en quatre matches, la Nazionale est revenue – avec 7 points – à la hauteur de son adversaire du jour, qui a disputé un match de plus. L'Angleterre est le solide leader de ce groupe C avec 13 points en 5 matches.
«Frattesi d'Italia»: il n'a pas encore un hymne à son nom, mais il faudra sans doute se souvenir de la contribution capitale de Davide Frattesi pour relancer la Nazionale sur la route de l'Euro en Allemagne. Trois jours après son nul face à la Macédoine du Nord à Skopje (1-1), l'équipe de Luciano Spalletti devait impérativement s'imposer. Portée par Frattesi, elle a rempli sa mission, à défaut de rassurer complétement ses supporters.
En l'absence de Federico Chiesa, blessé, le salut pour le nouveau sélectionneur est venu du milieu offensif de Sassuolo, intenable. Son entente avec Giacomo Raspadori, préféré à Ciro Immobile (capitaine et buteur à Skopje samedi) a mis au supplice la défense ukrainienne, particulièrement en première période.
Donnarumma a retardé l’échéance
Pour ouvrir la marque, dès la 12e minute, ils ont bénéficié d'un coup de pouce de Georgiy Sudakov qui a trébuché et servi involontairement Mattia Zaccagni, dont le centre a été repris victorieusement par Frattesi pour son deuxième but en 7 sélections. C'est encore Frattesi qui, profitant d'un ballon mal repoussé par la défense ukrainienne, a doublé l'avantage de l'Italie (29e).
Mais comme contre la Macédoine du Nord, l'Italie - jusque là sereine – a laissé l'Ukraine revenir dans la partie en fin de première période. Gianluigi Donnarumma, copieusement sifflé par le public de San Siro qui ne lui pardonne toujours pas d'avoir quitté l'AC Milan pour le PSG, a retardé l'échéance en repoussant un tir de Dovbyk (37e). Mais le gardien de but, jugé pour beaucoup responsable de l'égalisation macédonienne sur coup franc samedi, n'a rien pu faire après une première parade lorsqu'il s'est retrouvé seul face à Andriy Yarmolenko (41e).
En seconde période, l'Italie a repris l'ascendant, sans arriver à ajouter un troisième but, tout en montrant une inquiétante fébrilité sur les rares contres ukrainiens. «Il faut savourer cette victoire, a insisté Spalletti qui a succédé à Roberto Mancini le mois dernier. On va pouvoir travailler plus tranquillement, les trois dernières semaines ont été très chargées.»
Yamal brille encore
De nouveau portée par ses jeunes pousses, l'Espagne s'est, de son côté, imposée tranquillement face à Chypre à Grenade (6-0) et se replace dans la course à la qualification. Sérieux, les hommes de Luis de la Fuente, sous pression en plein scandale Rubiales et mal en point dans le groupe A avant ce rassemblement, confortent leur 2e place et reviennent à 6 points de l'Ecosse, leader du groupe avec un match d'avance.
Les joueurs de la Roja, qui venaient d'humilier la Géorgie 7-1 vendredi, n'ont pas eu à forcer leur talent pour dominer une équipe chypriote trop limitée pour espérer un résultat. Aligné d’entrée, le prodige du FC Barcelone Lamine Yamal (16 ans) a battu un autre record de précocité: après être devenu vendredi le plus jeune joueur et buteur de l’histoire de la sélection espagnole, il est aussi devenu le plus jeune à être titularisé. Et une nouvelle fois, il a été intenable sur son aile droite. Le jeune gaucher a provoqué le déséquilibre sur chacune de ses prises de balles, manquant de peu d’offrir à Morata la balle du 1-0 à la 10e minute.
Yamal s’est ensuite fait voler la vedette par l’autre flèche alignée par De la Fuente, Nico Williams. Parfaitement lancé dans son couloir gauche, l’ailier de l’Athletic Bilbao a ajusté un bon centre en retrait repris par Gavi en première intention du gauche (18e). Lui aussi très remuant à gauche, Williams a raté la balle du doublé (29e) avant de servir parfaitement Mikel Merino, qui a doublé la mise de la tête (32e).
Dépassés, les Chypriotes ont tenté de passer par les airs, mais ils n’ont trouvé que les têtes de Laporte, Le Normand et Rodri, vigilants.
Lamine Yamal a repris son numéro à droite, mais sa tentative dans un angle fermée après avoir enrhumé son vis-à-vis a encore été détournée (38e). Le Barcelonais a perséveré et a bien cru marquer son deuxième but avec la Roja, mais sa frappe du gauche a touché le poteau. Morata avait bien suivi mais son but a été refusé pour hors-jeu.
Maître à domicile
Aux retours des vestiaires, le sélectionneur espagnol a choisi de faire tourner, Williams ayant été contraint de céder sa place à Pino, touché à la cuisse gauche. Les Espagnols ont un peu levé le pied, mais les nouveaux entrants, Joselu, Balde et Ferran Torres ont parachevé la balade des Espagnols. L'attaquant du Real Madrid a placé une tête imparable sur un centre de son compère Dani Carvajal (70e), avant que ce dernier ne récidive trois minutes plus tard, pour Ferran Torres, cette fois. Le milieu de terrain de Villarreal, Alex Baena (22 ans) qui a brillé lors de l'Euro espoirs cet été, s'est offert un premier but en sélection pour porter le score à 5-0 (77e).
Revanchard, Ferran Torres, qui a rejoint la sélection suite à la blessure de Marco Asensio, a ajouté un sixième but pour signer un doublé (82e). La Roja a désormais remporté 33 de ses 34 derniers matches à domicile dans les éliminatoires de l'Euro, sa dernière défaite remontant à juin 2003 contre la Grèce, selon le statisticien Opta (0-1). Et elle devra tenir le rythme, car dans le même temps, la Norvège d’Erling Haaland a battu la Géorgie (2-1) pour revenir à 2 points des Espagnols, avec un match en plus.
L'Espagne a maintenant rendez-vous avec l'Ecosse en octobre pour un match décisif, avec la première place du groupe en jeu.