Élections législativesÀ dix jours du scrutin, dernier débat électoral tendu au Canada
Les Canadiens sont appelés aux urnes le lundi 20 septembre pour des élections anticipées déclenchées moins de deux ans après les précédentes.
Critiqué pour son inaction sur la scène étrangère et en matière de climat, le Premier ministre Justin Trudeau a tenté de démontrer jeudi que son rival conservateur, Erin O’Toole, n’avait pas une stature de dirigeant lors du dernier débat de la campagne électorale.
Cette confrontation – la troisième organisée pour cette campagne législative anticipée – est la seule en anglais pour les principaux candidats. C’est un moment clé pour les électeurs – 75% des 38 millions d’habitants sont anglophones dans le pays. Plusieurs thèmes – le climat, l’Afghanistan, la vaccination, la relation avec les peuples autochtones – ont déclenché de brefs accrochages entre les principaux candidats.
La tension est forte ces derniers jours depuis que les conservateurs sont donnés au coude à coude avec les libéraux de Justin Trudeau. Erin O’Toole ne parvient «même pas à convaincre ses propres troupes de la réalité du changement climatique», a notamment lancé le Premier ministre sortant.
Même attaque quelques minutes plus tard sur la capacité du conservateur à être un chef de file mais sur un autre sujet: «Erin O’Toole dit qu’il veut atteindre dans le pays 90% de personnes vaccinées en deux mois mais il ne peut même pas convaincre 90% de ses candidats d’être vaccinés».
Remettre le pays «sur des rails»
Sans se départir de son calme, Erin O’Toole a répété qu’il était un «nouveau chef» et qu’il ne céderait pas à la branche la plus conservatrice de son parti. Il a promis d’être là pour remettre le pays «sur des rails» tout en reconnaissant que sur le dossier environnemental son parti n’avait pas la confiance des Canadiens. Mais en matière de lutte contre le réchauffement climatique, Justin Trudeau, accusé de n’avoir pas tenu ses engagements, n’a pas non plus été épargné par ses rivaux.
Le libéral a aussi été taxé d’inaction en ce qui concerne la politique étrangère: dans les relations diplomatiques avec la Chine et sur le dossier afghan notamment. Le cas de Michael Spavor et Michael Kovrig, les deux Canadiens emprisonnés depuis 2018 en Chine à la suite de l’arrestation de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou a été évoqué.
«Vous avez laissé tomber les Michael», a dénoncé Erin O’Toole s’adressant à Justin Trudeau. Il a également affirmé que les anciens combattants canadiens en Afghanistan avaient demandé un plan d’action «il y a plusieurs mois» pour l’évacuation des interprètes. Justin Trudeau «a ignoré le problème et a déclenché des élections», a-t-il ajouté.
Pour Jagmeet Singh, le chef du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), les «alliés du Canada ont tout simplement été abandonnés», ce qu’il a qualifié d’«inacceptable». Les Canadiens sont appelés aux urnes le lundi 20 septembre pour ces élections anticipées déclenchées moins de deux ans après les précédentes.
Version originale publiée sur 20min.ch