Pologne: Une activiste condamnée pour assistance à l’avortement 

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PologneUne activiste condamnée pour assistance à l’avortement

Justyna Wydrzynska devra effectuer huit mois de travaux d’intérêt général pour avoir fourni des pilules abortives à une femme enceinte. Amnesty International dénonce un «dangereux précédent». 

L’activiste risquait jusqu’à trois ans de prison.

L’activiste risquait jusqu’à trois ans de prison. 

AFP

Une activiste polonaise a été condamnée mardi par un tribunal de Varsovie à des travaux d’intérêt général pour assistance à l’avortement, a indiqué son organisation, Abortion Dream Team, un cas sans précédent en Pologne.

Justyna Wydrzynska, qui a fourni des pilules abortives à une femme enceinte, a été reconnue «coupable d’avoir prêté assistance (…) Huit mois de travaux d’intérêt général à raison de 30 heures par mois», a écrit sur Twitter l’organisation dont elle est co-fondatrice. «Je ne me sens pas coupable, je n’accepte pas ce verdict», a déclaré Justyna Wydrzynska à la presse à la sortie du tribunal, indiquant qu’elle allait faire appel et qu’elle allait continuer à aider les femmes. Le contenu du jugement n’a pas été rendu public.

«Un nouveau gouffre»

«La condamnation d’aujourd’hui constitue un nouveau gouffre dans la répression des droits reproductifs en Pologne: un recul pour lequel les femmes et les jeunes filles – et ceux qui défendent leurs droits – paient un lourd tribut», a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International dans un communiqué. «Cette affaire crée un dangereux précédent en Pologne, où l’avortement est presque totalement interdit, et donne un aperçu effrayant des conséquences des lois aussi restrictives», a-t-elle ajouté.

L’activiste risquait jusqu’à trois ans de prison pour avoir «fourni une assistance à l’avortement» et «avoir mis sur le marché des médicaments sans autorisation», selon la législation polonaise, une des plus strictes en Europe.

AFP

Appel à l’aide 

En 2020, une femme à la 12e semaine de grossesse, et voulant l’interrompre, a demandé de l’aide à Justyna Wydrzynska, membre du collectif Abortion Dream Team. Auparavant, cette femme voulait se rendre dans une clinique d’avortement en Allemagne, mais son mari l’a empêchée de partir. Alors que la femme attendait chez elle un colis avec les pilules, son mari a appelé la police qui a confisqué le médicament et ouvert une enquête. La femme a fait une fausse couche par la suite.

La Pologne, pays de tradition catholique, disposait déjà de l’une des lois les plus restrictives d’Europe en matière d’avortement lorsque la Cour constitutionnelle s’est rangée l’an dernier du côté du gouvernement populiste-nationaliste en déclarant les interruptions de grossesse pour malformation foetale «inconstitutionnelles». Abortion Dream Team revendique avoir rendu possible 44’000 avortements en 2022, soit 107 par jour.

(AFP)

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