Rachat de Credit SuisseUn millier de petits actionnaires vont déposer une plainte lundi
Ayant subi une «lourde perte», les actionnaires «lésés», en majorité des investisseurs privés suisses, demandent une indemnisation «adéquate».
Un millier de petits actionnaires de Credit Suisse vont déposer, lundi, une plainte contre le rachat forcé par UBS pour seulement une fraction de la valeur en bourse de la deuxième banque du pays, afin d’obtenir une indemnisation «adéquate». Il s’agit principalement des investisseurs privés suisses et la plainte sera déposée au Tribunal commercial de Zurich, a déclaré, dimanche, Arik Röschke, de l’Association suisse de protection des actionnaires (SASV). Il confirmait un article publié par le «Financial Times».
Fin juillet, la SASV avait présenté son projet de plainte type, en vue d’entamer une procédure juridique destinée à faire obtenir aux petits actionnaires une «indemnisation adéquate». Ces actionnaires ont subi une lourde perte lorsque la banque aux deux voiles a été reprise pour trois milliards de francs, le 19 mars dernier. Ce prix d’achat représentait 76 centimes par action Credit Suisse, alors que le titre avait fini la séance boursière du vendredi à 1 fr. 86.
Stupeur après une décision de la Finma
La start-up lausannoise Legalpass veut elle aussi déposer une plainte pour obtenir un dédommagement en faveur des petits actionnaires. Elle avait indiqué, fin juillet, que plus d’un millier d’actionnaires avaient répondu à son invitation, permettant d’assurer le financement de la procédure.
Par ailleurs, de nombreux investisseurs professionnels ont eux aussi déposé une plainte, auprès du Tribunal administratif fédéral, à Saint-Gall, après l’annulation des emprunts dits «AT1» de Credit Suisse. Ils contestent la décision, par l’autorité de surveillance des marchés financiers, la Finma, de purement et simplement déclarer sans valeur ces obligations à risque de Credit Suisse, pour un montant de près de seize milliards de francs.
Ces obligations regroupent des instruments financiers complexes mis en place après la crise financière de 2008, avec pour objectif de renforcer les banques. Cette décision de la Finma avait provoqué la stupeur des investisseurs, les porteurs d’obligations arrivant normalement en premier dans l’ordre de remboursement en cas de faillite.
Circonstances «exceptionnelles»
La Finma estime que les conditions dans lesquelles s’est fait le rachat, en particulier les garanties financières données par le Conseil fédéral, relèvent des circonstances exceptionnelles prévues dans les contrats d’«AT1» de Credit Suisse et justifient sa décision.