Conférence de presseAlain Berset: «Il n'y a pas besoin de mesures supplémentaires»
Alors que de nombreux pays d'Europe rétablissent des restrictions, la Suisse temporise. Alain Berset a rencontré jeudi matin les ministres de la Santé des cantons. Une conférence de presse a lieu à 12h15
- par
- Yannick Weber
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Punkt Schluss
«Voilà». C'est sur ce mot qu'Alain Berset met un terme à la conférence de presse.
En résumé: la nouveauté du jour, c'est que le Conseil fédéral estime qu'il n'est pas nécessaire actuellement de prendre de nouvelles mesures, contrairement aux pays qui nous entourent. Les hospitalisations augmentent à un ryhtme plus lent que celui des contaminations, ce qui n'inquiète pas spécialement le gouvernement, même s'il reste attentif et ne veut pas faire preuve de trop de «sérénité».
La priorité est toujours mise sur la vaccination. Il faut plus de premières doses, et poursuivre avec les troisièmes doses pour les personnes vulnérables.
Au boulot
Alain Berset répète que la population peut contribuer à éviter de devoir prendre de nouvelles mesures. L'hygiène des mains, le port du masque: tout ça est connu, et c'est d'autant plus important dans ce genre de moments.
Question politique
Le Conseil fédéral n'ose-t-il pas prendre des mesures parce qu'on a une votation dans dix jours? «Non. Nous prenons les mesures nécessaires quand elles sont nécessaires. Ce qui n'est objectivement pas le cas maintenant», dit Alain Berset. Si des mesures doivent être prises, avant ou après la votation, elles seront prises au moment où il faut les prendre.
Éviter un durcissement
Un confinement des non-vaccinés comme en Autriche est-il à l'ordre du jour en Suisse? Alain Berset accueille plutôt froidement cette hypothèse, mais ne l'exclut pas complètement. «On suit notre propre voie, même si évidemment on regarde ce qui se passe à l'étranger», dit-il. Le but est toujours d'éviter de nouveaux durcissements.
Pas si relax
Lukas Engelberger revient: «Je ne voulais pas spécialement donner l'impression qu'on était décontracté», dit-il. Il faut rester très attentifs.
Pas de limite, mais une dynamique
Existe-t-il un seuil (par exemple nombre de patients) aux soins intensifs à partir duquel il faut prendre des mesures? Non, répond Alain Berset, car ça dépend de la dynamique. «S'il y a tout d'un coup beaucoup de monde en peu de temps, ce n'est pas la même chose que s'il y a du monde sur une durée plus longue», remarque-t-il.
Relax
Un journaliste remarque que le Conseil fédéral a l'air «décontracté», alors qu'il signale que les cas double toutes les deux semaines. Pourquoi ne pas déjà enrayer la hausse en prenant quelques mesures, par exemple le retour au télétravail? «On a une certaine… sérénité, c'est peut-être beaucoup dire, mais on a toujours voulu prendre les bonnes mesures au bon moment», dit Alain Berset. Le fait que les personnes qui ont pu se faire vacciner ont pu le faire, le seul but n'est plus que de protéger les hôpitaux. «Il y a un certain calme» sur le front des soins intensifs, remarque Alain Berset.
La règle des 2G
La règle des «2G» (vaccinés, guéris), qui fait son chemin notamment en Allemagne, est-elle à l'ordre du jour? «À l'heure actuelle, non», répond clairement Lukas Engelberger.
Alain Berset: «notre système 3G (avec les testés) fonctionne bien dans notre pays».
Autonomie des cantons encore
Le fait que chaque canton puisse décider de son côté de durcir les mesures a plusieurs fois été critiqué par le passé, parfois par les cantons eux-mêmes. Pourquoi désormais admettre à nouveau cette politique? Alain Berset répond que les Cantons ont toujours cherché à se coordonner entre eux, mais il rappelle que les compétences des Cantons et de la Confédération sont distinctes.
Lukas Engelberger reprend: «il y aura des différences entre les cantons, de toute manière».
Pas une surprise
«L'augmentation actuelle des cas était attendue. Le virus circule, mais surtout chez les jeunes», répète Alain Berset. Ces contaminations entraînent peu de complications. Le problème serait que ces contaminations atteignent les personnes plus âgées. «Le cas échéant, nous jugerons à nouveau la situation, avec pour vision principale d'éviter une saturation des hôpitaux».
Regardez l'Allemagne
On commence avec les questions. Un journaliste mentionne l'Allemagne, qui elle aussi prépare des durcissements. «Les incertitudes font partie de la pandémie», répond Alain Berset, qui conteste le fait qu'il existe actuellement une «explosion» des cas.
On peut comparer la dynamique des contaminations en Suisse et en Allemagne. Mais les mesures ne sont pas les mêmes. Il faut rester flexible, estime Alain Berset. Il parle de possibles durcissements «ponctuels», qui pourraient par exemple viser les écoles.
Prochains jours et semaines
Le mix des mesures actuelles et le taux de vaccination diront dans les prochains jours ou les prochaines semaines si une saturation des hôpitaux pourra être évitée. Il faut pouvoir réagir vite, dit Lukas Engelberger, qui mentionne notamment les durcissements qui sont pris dans les pays voisins.
Les Cantons
Le représentant des Cantons prend la parole. «Cet été, les mesures ont été plutôt douces en Suisse», dit-il. Les efforts pour la vaccination et la communication doivent se poursuivre, notamment comme cela a été fait pendant la semaine de vaccination, qui a été «intense», dit-il.
Bilan
Alain Berset va terminer son intervention. Le but reste d'éviter la saturation des hôpitaux. Le virus est toujours très contagieux. Les cas augmentent, mais la situation dans les hôpitaux n'est pas encore critique. Les mois d'hiver qui arrivent exigent de la discipline parmi la population en termes de respect des mesures d'hygiène.
3e dose bientôt pour tous?
Si la protection contre les formes graves reste élevée chez les moins de 65 ans, il n'en est pas autant de la protection contre la transmission. Un rappel pourrait donc à terme être recommandé aussi aux moins de 65 ans.
La 1ère et la 3e dose
Autre priorité: les vaccinations de rappel. Chez les personnes de plus de 65 ans, la protection des vaccins contre les formes graves est réduite de 80 à 90% après six mois. «Avec la vaccination de rappel, on peut faire remonter cette protection», dit-il.
Nous ne constatons pas cette chute d'immunité chez les moins de 65 ans, dit-il. Elle reste très forte après ces mêmes six mois.
Autonomie des cantons
Les Cantons peuvent, s'ils le souhaitent, durcir les mesures de leur côté. Il reste une priorité: réduire le nombre de personnes qui n'ont pas d'immunité. «Cela permet de freiner le nombre d'infection et de mieux contrôler l'évolution sur le plan hospitalier», dit Alain Berset. Il faut donc augmenter le nombre de primo-vaccinations.
Il revient sur la semaine de la vaccination et ses quelque 30'000 nouvelles premières injections. «Cela ne suffit pas», reconnaît-il.
Pas de mesures supplémentaires
«Il n'y a actuellement pas besoin de mesures supplémentaires», dit-il. Personne ne sait comment les choses vont évoluer. Alain Berset rappelle que les mesures d'hygiène et le comportement que nous avons est primordial.
Optimisme
Il parle d'éléments qui sont «plutôt rassurants». Ce sont surtout les jeunes qui s'infectent, argue-t-il, qui ont moins de risque de faire des formes grave. «Ce qui pourrait être considéré comme plus inquiétant, c'est qu'il reste un nombre trop important de gens qui n'ont pas d'immunité», poursuit-il.
C'est parti
Alain Berset prend la parole. «Le nombre de contaminations a considérablement augmenté», commence-t-il, particulièrement dans le centre et dans l'est du pays. Il constate une augmentation des hospitalisations, mais «plus lente» que celle des cas.
La 3e dose en jeu
Les deux interlocuteurs devraient sans doute s'exprimer sur la 3e dose, dont la campagne vient de commencer et qui se retrouve sous le feu de critiques en raison d'une «lenteur». Les cantons ont commencé à inoculer ces «boosters» à leurs population vulnérable. Un élargissement de la recommandation à la population entière devrait attendre un peu, le temps que ceux qui en ont le plus besoin aient reçu leur rappel.
Nouvelles mesures?
Il n'est pas forcément attendu que de nouvelles restrictions soient annoncées aujourd'hui en Suisse: le Conseil fédéral, en séance hebdomadaire hier, n'a pour l'heure rien communiqué. Mais pour la rencontre de ce matin, la Confédération indique qu'il s'agissait de «faire le point sur la vaccination et les prochaines étapes de lutte contre le coronavirus.»
Certains commentateurs estiment par ailleurs que le Conseil fédéral serait sur la retenue car de nouvelles restrictions imposées à moins de deux semaines de la votation sur la loi Covid représenterait un risque.
Point de situation
Bonjour et bienvenue à cette conférence de presse, qui sera donnée à 12h15 par Alain Berset et Lukas Engelnerger, président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé.
La rencontre qui a eu lieu ce matin entre le conseiller fédéral et les conseillers d'État a eu lieu dans un contexte délicat. L'Europe voit déferler une nouvelle vague épidémique. Pays-Bas, Danemark, Allemagne, Norvège, Suède: de nombreux pays rétablissent des restrictions. L'Autriche songe même à un nouveau confinement généralisé après avoir imposé la mesure aux non-vaccinés seulement dans un premier temps.