HumeurMais laissez-nous Guy Parmelin une année de plus!
Mercredi, le Vaudois doit céder son fauteuil de président à Ignazio Cassis. Mais on le garderait volontiers une année de plus, voire jusqu’à la fin de la pandémie… Il a placé la barre haut pour son successeur.
- par
- Eric Felley
Mercredi, Ignazio Cassis va accéder à la présidence de la Confédération. Il va succéder à Guy Parmelin, dont on se méfiait l’année dernière qu’il puisse endosser le costume avec aisance. Et on s’est trompé. Le Vaudois a surpris en bien. Au-dessus de la mêlée, il a joué son rôle de président, rassurant, garant de l’unité du Conseil fédéral, à défaut d’harmonie, dans les moments difficiles de la pandémie.
Durant cette année compliquée, on l’a vu aux côtés d’Alain Berset pour former une paire romande sans nuage. Alors que les élites alémaniques de l’UDC tiraient à boulets rouges contre le Fribourgeois, Guy Parmelin a été d’une loyauté sans faille envers son collègue. Alors que son autre collègue, Ueli Maurer, allait sympathiser avec les sonneurs de cloches de l’Oberland zurichois, lui a continué d’apporter son soutien à la politique du Conseil fédéral, si décriée par son propre parti.
On ne touche pas à Parmelin
Faisant comme s’il n’entendait rien des hurlements venant de Suisse centrale, son attitude a confirmé sa stature de président aux yeux de la population. Jamais il n’a mis en doute la stratégie suivie par la Suisse contre la pandémie. On aurait pu penser que certains dans son parti allaient finir par l’attaquer, comme ils l’avaient fait avec Samuel Schmid à l’époque, qualifié de «demi-conseiller fédéral». Mais non, durant son année de présidence, personne n’a osé toucher à Guy Parmelin.
Ignazio Cassis aura la tâche difficile de lui succéder. Le Tessinois cultive une part de mystère. Depuis son élection, il ne s’est pas montré très chaleureux, ni convivial. Au début, il avait adopté une nouvelle manière de communiquer avec des formes géométriques en couleurs. Mais ensuite, il s’est fait rare. Il avait promis le «reset» des négociations avec l’Union européenne. Finalement, la Suisse a eu droit à un «delete», qui laisse en plan des secteurs économiques ou scientifiques.
Dans le cadre de la pandémie, bien qu’il soit médecin, Ignazio Cassis s’est peu impliqué. À Berne, il est devenu quelqu’un de fuyant. Peut-être que la fonction l’obligera à trouver, ou retrouver, le charisme dont il a su faire preuve pour être élu en 2017. En tout cas, il peut s’inspirer de Guy Parmelin, qui a tenu sa fonction au plus près de sa conscience, en gardant un calme exemplaire dans un monde devenu aussi bruyant qu’agressif.