CurlingBenoît Schwarz: «Non, on n’est pas au bout d’un cycle»
Le curleur de Genève est déçu de l’issue du tournoi des Jeux de Pékin mais reste convaincu que son équipe peut rebondir dès la semaine prochaine à Thônex pour les championnats de Suisse.
- par
- Christian Maillard Pékin
Les curleurs suisses n’ont pas traîné à Pékin. À peine ont-ils entré leur dernière pierre dans la maison et battu «pour beurre» les Suédois, qu’ils étaient en route pour l’aéroport. «On prend le bus dans 45 minutes, ils nous renvoient déjà chez nous!» soupire Benoit Schwartz. Alors qu’il terminait de boucler sa valise, le Genevois est revenu sur cette grosse désillusion où lui et la bande à Peter De Cruz avaient imaginé une tout autre issue que de quitter le tournoi aussi prématurément, à la 7e place.
Vous avez fini sur une bonne note, en vous imposant contre l’une des meilleures formations du tournoi. De quoi avoir encore plus de regrets?
Oui, c’est clair. On repart avec un diplôme, mais on voulait plus. On n’était pas les grands favoris pour les médailles mais nous étions très proches. Là, on est sacrément déçus, heureux mais déçus.
Peut-on dire que vous avez eu moins de chance que les filles par exemple, qu’il vous a manqué un coup magique comme à PyeongChang, plus de réussite?
C’est certain qu’on n’a pas eu cette chance mais on ne peut pas juste dire ça. Ce n’est pas la vérité. non plus. Il a surtout manqué des petites choses dans des moments décisifs.
Que voulez-vous dire par «petites choses»?
Dans la construction de jeu, dans plein d’éléments qui font qu’on aurait pu atteindre un niveau plus élevé. Cela dit, dans l’ensemble on est partagé. Car c’était tout de même une bonne semaine même si on aurait pu faire mieux. Il se trouve que c’était un tournoi de très haut niveau où tout le monde a battu tout le monde avec des matches très ouverts. Chez les hommes c’était probablement un des plus grands championnats de ces dernières années. Et malheureusement, nous étions du mauvais côté de la balance. Maintenant, nous étions aux Jeux olympiques, on s’attendait à ça. On savait qu’il fallait bien jouer. Je le répète, la déception est grande.
Il est plutôt rare que vous voir quitter une compétition aussi vite et sans récompense, on se trompe?
On voulait montrer du bon curling pour les gens en Suisse et j’espère qu’on a au moins fait ça, qu’ils ont eu du plaisir à nous voir jouer même s’ils auraient voulu que la Suisse gagne. J’aurais voulu qu’on fasse mieux, c’est évident.
À peine rentrés à Genève, vous allez enchaîner avec les championnats de Suisse à Thônex. Comment allez-vous faire pour vous remobiliser?
Il va falloir gérer la fatigue et le choc émotionnel mais l’avantage est que ces championnats de Suisse vont se dérouler chez nous à Genève où on va pouvoir jouer devant nos amis et notre famille, ce qui n’a pas été le cas en Chine. On a franchement des chances d’être encore en forme. Cela ne va pas être facile mais on a des chances d’être en finale. On est très bien préparés. On va voir dès mercredi prochain ce que cela donne.
L’objectif pour vous est désormais de vous qualifier pour les Mondiaux de Las Vegas?
Clairement. Si on pouvait être champion de Suisse juste après les Jeux, ce serait fantastique. Ce serait plus qu’une simple consolation, une belle étape pour notre équipe.
N’avez-vous pas le sentiment que vous êtes arrivés au bout d’un cycle, de votre aventure ensemble?
Franchement? Non. On n’est pas au bout d’un cycle. Maintenant, on verra cette semaine, mais je n’ai vraiment pas cette impression. Je pense que comme on sera à la maison il y aura l’envie de bien faire même si on est fatigué. On devrait être capable de retrouver notre meilleur niveau. Cela dit, dans le sport on ne peut rien garantir à l’avance et prévoir le futur.
Est-il exact que des éléments de votre équipe vont s’en aller?
On doit encore discuter entre nous. On ne sait jamais ce qui peut se passer après des JO. Il est possible qu’à notre âge il y aura des changements. Mais il n’y a encore aucune décision qui a été prise dans le marbre.