IranDes journalistes dénoncent l’arrestation de leurs collègues
Plusieurs journalistes sont détenus par les autorités iraniennes. 300 de leurs collègues ont signé un communiqué critique du régime demandant leur libération.
Des journalistes iraniens ont dénoncé dimanche l’arrestation de plusieurs de leurs collègues par les autorités sur fond du mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort en détention de Mahsa Amini il y a plus d’un mois.
Selon les médias locaux, plus de 300 journalistes et photojournalistes iraniens ont signé un communiqué afin de critiquer les autorités pour avoir «arrêté [leurs] confrères et les avoir privés de leurs droits de citoyenneté après leurs détentions».
Le quotidien réformateur Sazandegi a annoncé dimanche que «plus de 20 journalistes sont toujours en détention», notamment à Téhéran, mais aussi dans d’autres villes. Plusieurs autres ont été convoqués par les autorités, ajoute le journal.
«Ils n’ont pas eu accès à leurs avocats, ont été interrogés et accusés avant de tenir une audience publique», a ajouté le texte, appelant les autorités à libérer les journalistes.
Arrestations dues à un rapport
L’association syndicale faisait allusion à un long rapport publié vendredi par des services de sécurité du pays sur les origines des manifestations et «les interventions du régime américain dans les récentes émeutes» en Iran.
Les autorités ont accusé des occidentaux d’avoir organisé des «cours de formation» pour des Iraniens dans le but de changer le pouvoir en Iran.
Le rapport accuse notamment deux journalistes, en les identifiant par les initiales de leurs noms, d’avoir reçu ces formations et d’avoir «joué le rôle de sources primaires pour les médias étrangers».
Selon les médias locaux, le rapport faisait allusion à la journaliste Elaheh Mohammadi du quotidien Sazandegi et à la photographe Niloufar Hamedi du journal Shargh, qui avaient contribué à rendre publique l’affaire de Mahsa Amini et sont détenues depuis des semaines.
«Notre journaliste et notre journal (...) ont agi dans le cadre de la mission journalistique», a indiqué le directeur du quotidien Shargh, Mehdi Rahmanian, précisant que Niloufar Hamedi n’était pas la première à avoir annoncé la mort de la jeune femme.