Disparition JubillarLa compagne du mari ressort libre de garde à vue
Jeudi soir, la femme qui partage la vie de Cédric Jubillar a recouvré la liberté. Elle a été entendue dans le cadre de la disparition de l’épouse de son compagnon.
La compagne de Cédric Jubillar est sortie libre jeudi soir, sans charges retenues, de la gendarmerie de Gaillac (Tarn), après un jour et demi de garde à vue pour «recel de cadavre», dans le cadre de l’enquête sur la disparition de Delphine Jubillar.
«Madame ressort libre. La garde à vue s’est très bien passée. La garde à vue est terminée. Les enquêteurs ont exploité tout le temps qui leur est offert par le code de procédure pénale», a déclaré à des journalistes Me Fabienne Bex, son avocate.
Cette femme de 44 ans avait été interpellée mercredi vers 07 h 00 dans sa maison près d’Albi, où elle vit avec son fils, un ami de Cédric Jubillar. Sa maison a été perquisitionnée pendant trois heures, puis elle a été conduite à la gendarmerie de Gaillac.
La quadragénaire et Cédric Jubillar ont entamé une relation amoureuse en avril, peu après une battue destinée à découvrir des indices permettant de retrouver la disparue. Depuis six mois, et l’incarcération du trentenaire, ils correspondent par lettres. Cédric Jubillar avait révélé leur liaison en diffusant une photo d’eux sur Facebook, qui avait choqué nombre de proches de la disparue.
Dans cette enquête sans corps, ni aveux, Cédric Jubillar demeure le suspect numéro 1. Depuis le début de l’enquête, il se dit innocent mais la justice estime disposer d’un faisceau d’indices suffisant pour le maintenir en détention provisoire. Le peintre-plaquiste de 34 ans est détenu à l’isolement à la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse, depuis sa mise en examen pour homicide volontaire par conjoint, le 18 juin.
«Gesticulation»
Lors de l’interpellation de Cédric Jubillar le 16 juin dernier, les juges d’instruction avaient également placé en garde à vue deux de ses proches, sa mère et son beau-père, qui n’ont pas fait non plus l’objet de poursuites judiciaires.
«Je m’interroge sur ce placement en garde à vue à cette date», un an jour pour jour après la disparition, a réagi jeudi soir l’un des avocats de Cédric Jubillar, Jean-Baptiste Alary, rappelant que son client avait été interpellé exactement 6 mois après la disparition.
On assiste dans cette affaire, dit-il, à «une gesticulation frénétique pour essayer de donner du contenu à ce qui n’en a pas. Ce dossier est vide, il faudrait que tout le monde s’en rende compte. On ne peut pas placer quelqu’un à l’isolement pendant 6 mois, le priver de ses enfants, pour rien».
Delphine Jubillar, qui travaillait comme infirmière de nuit dans une clinique d’Albi, et Cédric Jubillar étaient en instance de divorce. Il avait appris peu avant la disparition que sa femme avait un amant et envisageait de refaire sa vie avec lui.
«Agressif»
Selon le procureur de Toulouse Dominique Alzéari, Cédric Jubillar avait «de très grandes difficultés, affectives et matérielles, à accepter cette séparation», surveillait l’infirmière, se montrait «intrusif» et parfois «brutal et agressif».
En un an d’enquête, les gendarmes de la section de recherches de Toulouse ont entendu plus de 200 personnes, notamment les possesseurs des téléphones qui ont borné la nuit de la disparition dans les environs de Cagnac-les-Mines, le village où résidait le couple.
Les deux enfants du couple, une fille de 2 ans et un garçon de 7 ans, ont été placés chez la sœur de la disparue en juin, quand leur père a été écroué.
Jeudi, une énième demande de remise en liberté de Cédric Jubillar a été rejetée par un juge des libertés et de la détention (JLD) du tribunal judiciaire de Toulouse.
Une marche blanche en hommage à Delphine Jubillar, organisée par ses proches, aura lieu dimanche après-midi à Cagnac-les-Mines.