ChineLe ministre de l’Industrie visé par une enquête pour corruption
Xiao Yaqing est accusé de «violation de la discipline et de la loi» et fait l’objet d’une enquête disciplinaire au sein du Parti communiste chinois.
Le ministre chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information est visé par une enquête pour corruption, a rapporté jeudi un média d’Etat, l’un des plus hauts responsables touchés par la vaste campagne menée par le pouvoir. L’enquête contre Xiao Yaqing est révélée à quelques mois d’un important congrès du Parti communiste chinois (PCC) qui devrait, sauf surprise, autoriser le président Xi Jinping à mener un troisième mandat à la tête du parti.
Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Xi en 2012, au moins un million et demi de cadres du PCC ont été sanctionnés pour des faits de corruption. Cette campagne, globalement saluée par l’opinion publique, est aussi soupçonnée par ses détracteurs de servir à éliminer des adversaires politiques internes au camp présidentiel. M. Xiao est notamment accusé de «violation de la discipline et de la loi» et fait l’objet d’une «enquête» de l’organisme disciplinaire interne du PCC, a indiqué la télévision publique CCTV, sans donner plus de détails.
Rare qu’un ministre soit inquiété
Cet épisode survient alors que les géants du numérique sont depuis 2020 sous pression des autorités, qui leur reprochent notamment des pratiques illicites en matière de concurrence et de collecte des données.
Xiao Yaqing a débuté sa carrière au début des années 1980 comme ingénieur dans une usine avant de grimper progressivement les échelons du PCC et de diriger l’Autorité de régulation des marchés. En juillet 2020, il a été nommé ministre de l’Industrie et des Technologies de l’information, un poste clé pour les ambitions chinoises en matière de véhicules électriques et de déploiement du réseau 5G au niveau national.
Si la campagne anti-corruption a déjà fait tomber de nombreuses têtes (financiers, responsables de sécurité ou de régulation, patrons du secteur de l’assurance), il est rare qu’un ministre soit visé par une enquête tout en étant en poste. En Chine, la quasi-totalité des personnalités poursuivies pour corruption finissent par être condamnées. L’ex-ministre de la Justice, Fu Zhenghua, a été jugé en juillet, «soupçonné d’avoir accepté des pots-de-vin et d’avoir contourné la loi à son profit personnel», selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle. L’ancien vice-ministre de la Sécurité publique, Sun Lijun, qui supervisait les questions de sécurité à Hong Kong lors des manifestations de 2019, a lui été arrêté en avril 2020. Il a avoué à la télévision avoir reçu des pots-de-vin pour plus de 12 millions de francs, cachés dans des boîtes de fruits de mer. Enfin, Lai Xiaomin, l’ex-président de Huarong, l’une des plus grandes sociétés de gestion d’actifs contrôlées par l’État, avait été exécuté en janvier 2021, accusé d’avoir accepté des pots-de-vin d’une valeur de plus de 200 millions de francs.