Le Conseil de l’Europe inquiet du «recul de la démocratie»

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StrasbourgLe Conseil de l’Europe inquiet du «recul de la démocratie»

Avant le sommet de Reykjavik, l’organisation européenne a appelé ses États membres à «inverser» cette tendance lors de l’événement qui aura lieu à la mi-mai.

Marija Pejcinovic Buric, secrétaire générale du Conseil de l’Europe.

Marija Pejcinovic Buric, secrétaire générale du Conseil de l’Europe.

AFP

«La démocratie continue de reculer dans de nombreux domaines» sur le continent européen, s’est émue Marija Pejcinovic Buric, secrétaire générale du Conseil de l’Europe, qui réunit 46 pays membres, dans son rapport annuel publié vendredi. Elle a insisté sur «le profond impact de l’agression brutale et illégale que la Russie continue de mener contre l’Ukraine», un pays membre du Conseil de l’Europe dont Moscou a été exclu, juste après l’invasion de son voisin slave. Cette agression «a causé d’immenses souffrances», a-t-elle poursuivi, évoquant «les centaines de milliers de morts, les millions de réfugiés, les récits terrifiants de tortures, de viols et de pertes. Nous aspirons à un retour à la paix: une paix durable fondée sur la justice».

Appel à inverser la tendance

«Nous demandons donc aux États membres», dont les chefs d’État et de gouvernement se retrouvent les 16 et 17 mai à Reykjavik, «de faire la preuve de leur détermination pour que (la Russie) soit le premier et le dernier pays à s’affranchir de nos valeurs et à quitter notre Organisation, que la démocratie cesse de reculer et que cette tendance s’inverse», a-t-elle martelé avant le sommet en Islande. «Nous invitons donc les États, quelles que soient les difficultés actuelles ou futures, à coopérer de manière (à ce) que nos normes soient appliquées dans tous les domaines de la vie des Européens», a ajouté la secrétaire générale du Conseil de l’Europe, vigie des droits humains sur le continent européen.

Plus largement, elle a pointé dans son rapport «l’augmentation des actes de violence visant des journalistes, le recours à la surveillance pour les suivre et les intimider», les législations utilisées de façon «abusive» pour «limiter l’activisme et la liberté d’association et de réunion de la société civile» ou encore «l’usage excessif de la force contre les manifestants».

Fin mars, la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, s’était déjà alarmée d’un «usage excessif de la force» envers les manifestants contre la réforme des retraites en France. Mme Buric s’est également inquiétée de l’environnement politique «polarisé dans lequel les discours de haine se multiplient», visant «souvent les femmes et diverses minorités et groupes vulnérables».

(AFP)

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