La Suisse stagne dans le classement sur la corruption

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Indice internationalLa Suisse stagne dans le classement sur la corruption

Notre pays est toujours au 7e rang de l’indice de perception de la corruption de Transparency International. L’organisation dénonce le népotisme et le manque de transparence du lobbying.

La Suisse pèche par le népotisme très répandu et le manque de transparence en ce qui concerne le lobbying et le financement de la vie politique.

La Suisse pèche par le népotisme très répandu et le manque de transparence en ce qui concerne le lobbying et le financement de la vie politique.

20min/Taddeo Cerletti

La Suisse stagne en matière de corruption dans le secteur public. Avec 82 points, elle figure toujours au 7e rang de l’Indice de perception de la corruption (CPI) 2022, publié mardi par Transparency International. Un classement emmené par le Danemark (90 points), devant la Finlande et la Nouvelle-Zélande (87 points). La Somalie, le Soudan du Sud et la Syrie ferment la marche.

Selon l’organisation, la Suisse fait toujours partie des dix pays les mieux classés, mais elle a perdu 2 points par rapport à 2021 et obtient ainsi sa note la plus basse depuis le début du classement CPI. Pour Transparency International, elle reste carrément «bien éloignée du sans-faute». Pour certaines organisations dont les appréciations alimentent le CPI, elle n’atteint même plus pour la première fois les trois quarts des points possibles, ajoute-t-elle.

Lobbying et népotisme pointés

Ce qui la péjore: elle ne dispose pas de mesures d’intégrité politique adéquates et d’une transparence suffisante en matière de lobbying, selon l’organisation. En outre, les règles qui permettent aux parlementaires de conserver des postes rémunérés parallèlement à leurs activités politiques sont particulièrement préoccupantes, estime-t-elle.

«La Suisse s’éloigne, comme en 2021, des meilleurs scores possibles. Il faut mettre un terme au népotisme (ndlr: soit le fait de favoriser sa famille et ses amis), une pratique qui reste très répandue, et améliorer la façon d’aborder les conflits d’intérêts ainsi que la réglementation du lobbying», estime Martin Hilti, directeur de Transparency Suisse dans un communiqué.

Transparence sur le financement des partis

Selon lui, il faut aussi que notre pays garantisse la transparence du financement de la vie politique et des partis à l’échelon cantonal et communal, «car la majorité des cantons et des communes n’ont toujours pas légiféré dans ce domaine».

Martin Hilti estime par ailleurs que de nettes améliorations sont nécessaires dans des domaines qui ne sont même pas représentés dans le CPI, «comme la lutte contre la corruption dans le secteur privé et la punissabilité des entreprises, la lutte contre le blanchiment d’argent et la protection des lanceurs d’alerte.»

À noter que cette année, deux tiers des pays étudiés n’ont même pas atteint la barre des 50 points sur un maximum de 100, ce qui fait dire à Transparency International que la corruption est un fléau largement répandu dans le monde entier.

Un indice créé en 1995

Créé en 1995 pour être l’indice mondial de la perception de la corruption dans le secteur public, le CPI est actuellement établi pour 180 pays. Il résulte d’une combinaison de cinq à treize indices, enquêtes et évaluations publiées par des institutions indépendantes spécialisées dans la gouvernance.

(cht)

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