BasketballMatch décisif entre Elfic et Nyon: les présidentes sont au taquet
Présidentes de Elfic Fribourg et de Nyon Basket Féminin, Karine Allemann et Brigitte Perez-Gaille vivent également cette série intensément. Elles se livrent avant ce 5e et dernier match ce dimanche (16h) à Saint-Léonard.
- par
- Christian Maillard
Elles vivent cette finale dans les gradins, mais tout aussi intensément que leurs joueuses et leurs coaches. Les présidentes de Elfic Fribourg et de Nyon Basket Féminin se livrent, elles aussi, un duel à distance. Avec beaucoup de passion. Et forcément énormément d’espoirs. Comme dit l’adage, «une finale ne se joue pas, elle se gagne». Karine Allemann et Brigitte Perez-Gaille sont prêtes à vibrer encore une fois ce dimanche, dès 16 heures, à la salle de Saint-Léonard où le trophée de championne de Suisse sera remis à une des deux capitaines. Cette ultime rencontre a déjà commencé mercredi soir, après la victoire des Vaudoises au Rocher où chacun dans les deux formations a désormais son scénario avant ce dernier acte.
Comment vivez-vous cette finale?
Brigitte Perez-Gaille (Nyon): Avec vraiment beaucoup de plaisir. Ce n’est que du bonheur même s’il y a beaucoup de stress pendant ces matches. Mais je suis très contente de nos prestations et de la promotion du basket féminin. On se réjouit de cette ultime rencontre cet après-midi à Fribourg.
Karine Allemann (Fribourg): Je vis cette finale comme les joueuses. Parce que ce duel est complètement haletant, suffocant parfois avec des matches très serrés et très intenses.
Pensiez-vous qu’il y aurait un cinquième match?
Karine Allemann (Elfic): Je ne fais pas tellement de pronostics. Mais honnêtement, on savait avant le début de cet exercice que Nyon était très fort cette saison. Même si on nous répétait qu’on n’avait pas de concurrence en Suisse, on a toujours dit que cette équipe serait très compétitive. On l’a vu d’emblée où on avait d’ailleurs perdu une fois au Rocher alors que les autres confrontations avaient été déjà très disputées. Cela dit, nous avions été performantes lors de la demi-finale de la Coupe de Suisse dans leur salle. Du coup, on se disait que nous avions un petit avantage sur ces Nyonnaises et on espérait bien décrocher le titre rapidement. On savait que ce serait dur, que nous serions poussées dans les cordes, mais pas à ce point, jusqu’au bout du dernier round.
Brigitte Perez (Nyon): Un cinquième match? Au départ, je ne pensais pas, non. J’espérais juste qu’on arriverait au moins à en gagner un, plutôt un à Nyon. Mais d’un autre côté, j’étais aussi assez confiante lors du premier match à Fribourg. Je sentais assez bien l’équipe. Je dois reconnaître que notre formation est montée en puissance. Les filles ont acquis beaucoup de maturité et de confiance en elles pour arriver à ce 5e match où tout est possible. On l’a vu sur nos dernières confrontations que nous étions assez proches. Maintenant, on va y croire jusqu’au bout et j’espère que ça va le faire.
Quel genre de supportrice êtes-vous?
Brigitte Perez-Gaille: Je ne suis pas trop excitée, enfin… ça dépend avec qui je me trouve. Je cherche surtout à encourager l’équipe. Mais je m’exprime quand même, comme si j’étais encore joueuse, notamment quand il y a des choses qui m’énervent sur le parquet. Disons que j’essaie de ne pas avoir trop le regard focalisé sur notre club et de rester objective, même si c’est souvent compliqué. Je dois reconnaître qu’avec un tel niveau sur le terrain, cela devient indispensable d’avoir trois arbitres, surtout lors d’une finale.
Karine Allemann: Je pense que j’ai un devoir de fonction qui m’oblige à me contrôler. Je peux donc paraître assez calme mais je bouillonne de l’intérieur. Parfois il m’arrive de bondir de ma place et de lever poing, surtout lorsqu’il y a un point complètement fou et que Elfic repasse devant. Je vis le match intensément, mais d’apparence je suis assez calme…
Quelle va être la clé de ce 5e match?
Karine Allemann: On en parlait ce samedi à Saint-Léonard, personne ne le sait vraiment. Je crois honnêtement que tout repart de zéro. Il n’y a plus de favori, plus d’outsider, plus de trace de fatigue. Alors oui, il faudra avoir des nerfs solides et je sais que nos joueuses peuvent les avoir car on a eu ce genre de parties où on était obligées de gagner. Notamment en Coupe d’Europe pour se qualifier ou cette demi-finale de Coupe de Suisse à Nyon. Maintenant, un match comme celui-là, avec du monde et un titre au bout, cette équipe-là ne l’a certainement pas vécu. D’autant plus que nous avons un adversaire hyperprésent qui nous pousse dans nos derniers retranchements avec un jeu très dur. Je ne sais pas à quel niveau ce dernier acte va se jouer mais je pense que ça va être assez fou oui, à l’image des quatre premières confrontations.
Brigitte Perez-Gaille: Je pense que ce cinquième match va se gagner ou se perdre dans la tête. C’est ça, la clé. Il va falloir que les filles aient confiance en elles et qu’elles le restent jusqu’au bout quoi qu’il arrive sur le parquet. Je pense surtout que l’entame de match risque d’être déterminante. On ne peut pas commencer comme on l’a fait au troisième match où on avait encaissé 32 points au premier quart. Même si on sait qu’on peut revenir car Nyon est une équipe qui va y croire jusqu’au bout. Nos filles vont vraiment tout donner jusqu’à la fin. Mais si on démarre bien, ça va nous aider à être mieux dans la tête…
Le grand vainqueur, c’est le basket féminin?
Brigitte Perez-Gaille: Exactement! Pour nous, pour toutes les deux équipes, c’est une grande réussite. On a fait voir que dans notre sport, il y avait autant spectacle que chez les hommes et de la qualité; que ça plaisait aux gens. Que ce soit dans la rue, à la salle, au téléphone, j’ai reçu beaucoup de messages de soutien, dont la commune. Il y a également plus de visibilité dans les médias. Dans notre région, on a beaucoup de chance. On a vu des gens debout pour encourager des filles qui se sont donnés à fond en défense, avec un jeu attractif, rapide, sans temps mort dans une ambiance du tonnerre. Une des clés aussi de cette finale, c’est le coaching et là, je suis tranquille car on a des coaches de haut niveau qui font la paire et qui amènent beaucoup à l’équipe. Je suis convaincue qu’ils auront bien préparé l’équipe pour arriver au top ce dimanche à 16 heures. Pour Nyon, la saison est plus que réussie, mais pour tous ces efforts consentis, ce serait beau d’aller chercher ce titre, même si c’est encore tôt dans nos objectifs. On ne pensait pas être aussi vite à ce niveau-là…
Karine Allemann: Oui, tous ces gens qui se passionnent pour cette finale et tous ces reportages à la télé, c’est absolument génial. Parce que je dois vous avouer honnêtement, que ça m’agace toutes ces personnes qui disent que ce n’est pas terrible le basket féminin. Il devrait certainement y avoir plus que deux équipes aussi compétitives en Suisse mais il y a de superbes joueuses qui produisent un magnifique spectacle. Et oui, c’est le top du top et super positif pour notre sport.