MobilitéDes quais végétalisés: Genève s’invite à Bienne
Un bureau genevois a été choisi pour réaménager les abords d’un canal emblématique, au cœur de la cité.
- par
- Vincent Donzé
Revitaliser les rives du canal de la Suze pour inciter à la flânerie au cœur de la cité, tel est l’ambition du projet présenté par les autorités biennoises. Le projet choisi parmi dix est celui du bureau d’architecture paysagère genevois apaar. Il privilégie la mobilité douce et la biodiversité. Son nom? «Canal éponge».
Une contrainte a été imposée: le respect du patrimoine. Pour éviter des îlots de chaleur, l’asphalte serait remplacé par d’autres surfaces.
Nouvelles essences
Les bouleaux plantés là seraient conservés mais de nouvelles essences permettraient «une meilleure résilience au changement climatique», selon l’architecte-paysagiste genevoise Nathalie Mongé. Dans le même esprit, au parc municipal, c’est l’amandier qui a été préféré pour supporter la chaleur en ville.
Le côté «éponge» serait assuré au niveau de la gestion des eaux de pluie, qui permettront d’irriguer les surfaces plantées, mais également d’infiltrer la nappe phréatique. Le surplus occasionnel serait évacué dans la Suze.
Liaison paysagère
Les voitures ne seraient pas bannies: il s’agit de mieux exploiter une «liaison paysagère» en améliorant la fluidité de la circulation des piétons, des vélos et des voitures. La chaussée serait partagée comme sur la place Centrale toute proche, avec une réduction de la vitesse de 30 à 20 km/h.
Les places de stationnement ne disparaîtraient pas toutes. Pourtant, les parkings couverts en centre-ville ne sont jamais complets. Le maire Erich Fehr s’est trouvé bon prince: «La Ville n’a pas à fournir des places de stationnement en surface pour les habitants».
Jusqu’au 11
Le mobilier urbain n’a pas été défini et le budget n’a pas été évalué. Le projet est présenté en détail à la rue de la Gurzelen 3 jusqu’au 11 mars, du lundi au vendredi, de 17 h à 19 h. Ce n’est qu’après avoir jugé la réaction des citoyens que la Ville demandera un permis de construire et organisera une votation populaire.
Sans son canal construit au milieu du XIXe siècle, avant la correction des eaux du Jura, Bienne serait une ville marécageuse. Cet ouvrage qui traverse la ville et relie ses quartiers au lac remplit son rôle en absorbant les crues. Pour le maire Erich Fehr, le canal de la Suze est un «axe fort», un «élément identitaire».