Ouzbékistan: Erdogan appelle au rapprochement des Etats turciques

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OuzbékistanErdogan appelle au rapprochement des États turciques

Le président turc espère profiter de l’affaiblissement de la Russie pour renforcer le pouvoir d’Ankara sur le plan économique et militaire dans la région.

Poignée de main entre le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev (D) et le président turc Recep Tayyip Erdogan (G) au sommet de l’Organisation des Etats turciques (OET) à Samarcande.

Poignée de main entre le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev (D) et le président turc Recep Tayyip Erdogan (G) au sommet de l’Organisation des Etats turciques (OET) à Samarcande.

AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi en Ouzbékistan les Etats turciques d’Asie centrale – Azerbaïdjan, Kirghizistan, Kazakhstan, Ouzbékistan – à renforcer leur coopération avec Ankara lors d’un sommet de l’Organisation des Etats turciques (OET) à Samarcande.

Face à la guerre en Ukraine qui a ouvert une «période délicate et pleine de risques, il devient encore plus nécessaire de renforcer notre coopération, notre solidarité et notre harmonie», a déclaré M. Erdogan.

Les ambitions d’Ankara face à l’affaiblissement de Moscou

Il s’agit du troisième déplacement du président turc en Asie centrale en deux mois, signe de ses efforts pour resserrer les liens avec les ex-républiques soviétiques turciques de cette région et du Caucase avec lesquelles la Turquie partage des liens culturels, linguistiques et religieux.

Ankara espère accroître son influence dans une région dominée depuis des décennies par Moscou qui, même après la chute de l’Union soviétique, a conservé sa mainmise à travers des alliances militaires et économiques.

L’invasion russe de l’Ukraine a détourné l’attention de Moscou et a suscité l’inquiétude des pays de la région, qui regardent plus que jamais ailleurs, vers la Chine mais aussi l’Europe.

Collaborations «étroites»

Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, à la tête du plus riche des pays centre-asiatiques, a souligné lors du sommet l’importance de «l’intégrité territoriale de tous les Etats», s’opposant ainsi à l’annexion de régions ukrainiennes par la Russie, malgré les liens forts entre Astana et Moscou.

Le dirigeant kirghiz, Sadyr Japarov, a lui insisté sur la «nécessité de collaborer plus étroitement sur le plan commercial» au sein de l’OET en raison de la «crise actuelle».

Principale annonce du sommet, Ankara a indiqué que l’autoproclamée République turque de Chypre-Nord, non reconnue par la communauté internationale, allait rejoindre l’OET comme membre observateur, aux côtés du Turkménistan et de la Hongrie.

Ces critiques à peine voilées envers la Russie nourrissent les ambitions d’Erdogan. «La Turquie récolte indirectement les fruits des échecs et des erreurs de la Russie, qui permettent à d’autres pays de s’implanter», selon Bayram Balci, docteur en sciences politiques affilié à Sciences Po et ex-directeur de l’Institut français d’études sur l’Asie centrale.

(AFP)

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