5e vague en SuisseUn dernier appel à la responsabilité avant des mesures du Conseil fédéral?
L’OFSP, la task force et les Cantons ont entonné le même refrain: respectez les mesures, réduisez les contacts. Sinon, la situation peut devenir «critique».
- par
- Yannick Weber
Contrairement à celui d’Alain Berset jeudi dernier, le ton de la conférence de presse de ce mardi semblait plus inquiet. «La situation se détériore», «On ne prend pas la bonne direction», «La Suisse suit la tendance de l’Autriche»: les avertissements étaient clairs. Avec une constante entre les trois interlocuteurs présents: le redressement de la situation est délégué au pouvoir et à la responsabilité de la population.
Des «petites choses»
En ligne de mire, le spectre des mesures du Conseil fédéral, qui observe, qui temporise, qui délègue, mais qui veille au grain. «Pour briser la tendance actuelle, il faudra réduire les contacts entre les personnes. Cela peut se faire sur une base volontaire, ou via des mesures prises au niveau politique», a souligné Tanja Stadler, présidente de la task force scientifique. À noter que le Conseil fédéral a à l’ordre du jour une discussion sur la situation Covid lors de sa séance de mercredi.
De son côté, la médecin cantonale genevoise Aglaé Tardin a rappelé que «les mesures, on les connaît tous, mais on les oublie trop souvent». Patrick Mathys, chef de la section Gestion de crise à l’OFSP, l’a dit aussi: «Ce sont les petites choses qui vont nous aider. Vous connaissez les mesures. Portez un masque, gardez les distances, lavez-vous les mains, faites-vous tester en cas de symptômes. Cela nous évitera des mesures plus strictes à l'avenir».
Fédéralisme contre virus
Hôpitaux sur la tangente
Tout sonnait comme un dernier appel, sans le dire vraiment. On appelle à la responsabilité individuelle pour infléchir la détéroriation de la situation. Car si rien ne change et que le Conseil fédéral n’intervient pas, l’avenir sera vite «critique», estime l’OFSP. «Les hospitalisations augmentent désormais aussi de plus en plus rapidement», relève la task force. Selon les tendances actuelles, le seuil de 400 patients en soins intensifs serait atteint dès janvier, ce qui nécessiterait, à nouveau, l’arrêt de toutes les interventions non urgentes dans les hôpitaux.