La France en alerte attentat : «Il ne faut pas les laisser gagner en nous faisant toujours peur»

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La France en alerte attentat«Il ne faut pas les laisser gagner en nous faisant toujours peur»

Au lendemain de l’évacuation du Louvre et du château de Versailles pour des raisons de sécurité, les touristes se disent confiants, parfois résignés, face au risque terroriste. 

Malgré l’alerte attentat, les touristes se pressent sur l’esplanade du Trocadéro dimanche.

Malgré l’alerte attentat, les touristes se pressent sur l’esplanade du Trocadéro dimanche. 

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«Il ne faut pas les laisser gagner en nous faisant toujours peur»: évacuée du Louvre samedi en raison d’une crainte d’attentat, Emmanuelle Stoessel est revenue, comme de nombreux touristes, dimanche matin devant le musée parisien pour prendre une photo avec ses deux enfants.

Niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate

Cette professeure des écoles de 45 ans était venue à Paris d’Aix-en-Provence (sud de la France) pour «penser à autre chose», après avoir été terriblement affectée par l’assassinat vendredi d’un enseignant, Dominique Bernard, poignardé à mort par un ancien élève radicalisé devant un collège-lycée d’Arras, dans le nord de la France. Elle montrait «La Joconde», pièce maîtresse du musée le plus fréquenté du monde, à ses enfants quand l’ordre d’évacuer a été donné. Quelques heures plus tard, c’est le château de Versailles qui était évacué en raison d’une fausse alerte à la bombe.

Depuis vendredi soir, la France, qui accueille en ce moment la Coupe du monde de rugby, est en alerte «urgence attentat», le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate.

Le Louvre évacué samedi. 

«Nous essayons de continuer à vivre»

«L’évacuation s’est bien faite. Ce qui était le plus stressant, c’est qu’on ne savait pas pourquoi il fallait évacuer (...) J’ai entendu quelqu’un de la sécurité qui parlait d’un «touriste suspect». Donc là, par rapport aux enfants, on essaie de garder le sourire», raconte Emmanuelle Stoessel. Si elle dit avoir eu «un peu peur» et se poser des questions sur l’état actuel «du monde», elle n’a pas hésité à revenir, rassurée par les dispositifs de sécurité après cette fausse alerte.

Autour d’elle, la file devant l’entrée du musée s’allonge et des centaines de touristes se prennent en photo devant la célèbre pyramide en verre. Des barrières restreignent légèrement les accès et les vigiles, avec plusieurs chiens, sont sur leurs gardes. Qing Qing Wang, entrepreneuse de 33 ans venue d’Espagne, se dit «en sécurité», entourée de son mari et de ses deux enfants: «Nous essayons de continuer à vivre».

AFP

«Le monde est comme ça maintenant» 

Un peu plus bas sur les bords de Seine, au pied de la Tour Eiffel, les touristes se pressent sur l’esplanade du Trocadéro entre les vendeurs de souvenirs. Brian Cola, Irlandais de 67 ans, est arrivé il y a deux jours pour le match de rugby de son équipe contre la Nouvelle-Zélande. Cet ingénieur se dit rassuré par la «très bonne sécurité» à Saint-Denis, au nord-est de la capitale. «La dernière fois que j’étais à un match de rugby là-bas, c’était juste après l’attentat au Stade de France», un des lieux visés le 13 novembre 2015 lors d’attentats revendiqués par l’organisation État islamique (130 morts et plus de 350 blessés).

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Quelque 600’000 visiteurs étrangers sont attendus, selon Atout France, l’agence de développement touristique du pays, pour le Mondial de rugby. Cet événement permet à la France de rôder ses dispositifs de sécurité avant les Jeux olympiques de 2024 (26 juillet-11 août) pour que les touristes soient au rendez-vous. «Nous avons dû passer à côté de nombreux policiers l’autre jour pour aller dîner en raison d’une manifestation. Ce n’était pas l’idéal mais c’est partout pareil, le monde est comme ça maintenant, alors ça ne va pas m’arrêter», lance Debbie Fisher, une Américaine de 63 ans, sur les quais de la Seine.

(AFP)

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