CommerceFin d’un tabou: bientôt de l’alcool à la Migros?
Les boissons alcoolisées pourraient apparaître dès 2023, mais pas forcément dans toutes les régions du pays.
- par
- R.M.
Migros vend de l’alcool en ligne ou via ses filiales Denner ou Globus. Mais jamais dans ses enseignes et cette règle absolue voulue par le fondateur de la coopérative Gottlieb Duttweiler semblait aussi intouchable qu’immuable. Elle pourrait cependant tomber. Mais on pourrait au final avoir une situation étrange, avec de l’alcool disponible dans certaines régions de Suisse et toujours proscrit dans d’autres.
«Migros Magazine» a expliqué en détail ce qu’il va se passer pour l’alcool. Trois étapes sont prévues. Le processus débute ce samedi 6 novembre, avec un vote de l’assemblée des délégués. Si les deux tiers approuvent la levée de l’interdiction de vendre de l’alcool dans les enseignes au sigle M, la proposition ira ensuite dans les échelons régionaux.
Jusqu’au 3 décembre, les administrations et les comités coopératifs des dix coopératives régionales devront se réunir et décider s’ils acceptent le principe de la vente d’alcool. Là encore, une majorité des deux tiers est requise.
Vote des coopérateurs
Dernière étape de ce que Migros appelle la M-Démocratie, une votation aura lieu auprès de tous les coopérateurs dans les coopératives régionales qui auront approuvé le principe. Ces votations doivent se tenir d’ici au 4 juin 2022.
L’alcool, est-il précisé, apparaîtra dans les rayons des magasins Migros courant 2023 dans les coopératives qui l’ont souhaité. Avec ce processus, il se peut donc que dans certaines régions du pays on trouve de l’alcool à la Migros, mais pas dans d’autres. «Selon les résultats des différentes régions, des différences pourraient donc survenir – un magasin de Migros Vaud vendant par exemple du vin alors qu’un supermarché de Migros Genève ne serait pas autorisé à le faire», peut-on lire.
Rappelons que les Romands sont répartis entre six coopératives: Migros Genève, Migros Vaud, Migros Valais, Migros Neuchâtel-Fribourg, Migros Aar (avec le canton de Berne) et Migros Bâle, qui couvre le Jura. Il pourrait donc exister de multiples cas de figure.
Mais faut-il croire que l’entreprise et ses plus de 2 millions de coopérateurs veulent de ce changement? Oui, la proposition a des chances d’aboutir, a jugé un ancien membre de la direction de Migros dans «Blick».