InterviewSophie de Quay: «Nous voulons que cet album fasse la différence»
Le duo romand revient avec un deuxième disque aux sonorités electro-pop. Rencontre avec Sophie Loretan et Simon Jaccard qui nous ont également joué trois titres à la rédaction.
![Fabio Dell'Anna](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/0b94a1ca-9e37-419c-9ad0-cfd4479593f2.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C720%2C720&fp-x=0.5138888888888888&fp-y=0.4083333333333333&crop=focalpoint&s=91098cf19f952420583919d44bea5d8e)
Sophie de Quay revient plus en forme que jamais. Le duo romand formé par Sophie Loretan et Simon Jaccard il y a plus de cinq ans sort son deuxième album intitulé «Y», vendredi 10 septembre. Un mélange d’electro-pop, saupoudré d’un peu de groove avec des thématiques qui amènent au questionnement sur soi. «Il représente exactement la période que l’on est en train de vivre», nous expliquent-ils à la rédaction.
Les deux confient avoir repoussé la date de parution du disque à trois reprises et n’attendent plus qu’une chose: remonter sur scène. Pour lematin.ch, ils répondent à nos questions et organisent un petit showcase où ils nous présentent trois de leurs titres, dont «Tell Me Y» pour la première fois en version live.
Comment est né le duo Sophie de Quay?
Sophie Loretan: En février 2016, j’ai été engagée pour un concert à la Nuit des neiges à Crans-Montana. Je n’avais pas de musiciens pour cette date et j’ai demandé à un ami, Raphaël Nanchen, manager de Bastian Baker, s’il avait quelqu’un à me recommander. Il m’a répondu: «Simon Jaccard sans hésiter.» Je l’ai contacté et il était disponible. À la fin de notre set, l’ambassadeur de Suisse au Liban était là et nous a dit: «Je veux ce duo en tournée au Liban dans deux mois.» C’est là que tout a commencé.
Simon Jaccard: À cette époque-là, je jouais avec Bastian Baker et il se trouve que j’avais une semaine de congé dans l’année. C’était la semaine où on devait partir au Liban. C’est super bien tombé. On y a fait cinq concerts et, Sophie et moi, on ne s’est plus jamais quittés.
Avec «Y», votre deuxième album, c’était une évidence d’aller vers un style électropop?
Simon Jaccard: Oui car c’est un style musical qui nous parle énormément. Je suis pianiste de formation, j’ai fait le conservatoire jazz de Lausanne et j’aime toucher à tout. Forcément, j’aime m’amuser avec les claviers, ce qui implique pas mal la musique électronique. Être un duo nous amène aussi vers cette musique car c’est plus pratique: je peux jouer plusieurs instruments en même temps, je peux créer des boucles, ce qui est plus compliqué avec la musique acoustique.
Qu’est-ce qui vous a influencés pour ce disque?
Sophie Loretan: Nous avons écrit une grande partie de l’album pendant le confinement. Nous revenons surtout sur l’actualité. Nous nous posons des questions, nous avons des remises en question, nous abordons de nouvelles thématiques qui sont nées durant cette période. On vit dans un monde qui change, un monde digital. Quel est le sens? Quel est notre rôle? C’est un album qui s’appelle «Y» pour génération Y, mais aussi car cette lettre signifie «Why?» en anglais (ndlr: Pourquoi?).
Sophie de Quay interprète les titres «Building Bridges», «Amour amer» et «Tell Me Y»
Cet album a été enregistré en partie à Paris avec Benjamin Constant, qui a notamment travaillé avec Julien Clerc. Comment avez-vous pris contact?
Sophie Loretan: J’ai eu la chance de chanter au Caribana Festival il y a quelques années avec Patrick Bruel et j’ai rencontré par la même occasion Benjamin Constant qui était son pianiste. J’ai eu un coup de cœur. Il me fait beaucoup penser à Simon dans quinze ans. (Rires.)
Simon Jaccard: Je ne sais pas comment le prendre. (Rires.)
Sophie Loretan: Vous êtes les deux très exigeants. Je me suis retrouvée en studio à Paris pendant six jours à enregistrer les voix. Les deux étaient derrière l’ordinateur pendant que j’étais dans la cabine et ils me disaient: «Sophie, sur la deuxième partie de la phrase j’aimerais du vibrato, mais un très court. Et seulement sur la deuxième syllabe.» (Rires.) Les deux savaient exactement ce qu’ils voulaient pour cet album et ils ne me lâchaient pas. Nous sommes très reconnaissants envers Benjamin, car il aurait pu faire le strict minimum. Au contraire, il a décidé d’aller jusqu’au bout des choses et j’étais épuisée à la fin de la journée. (Rires.)
«J’ai eu la chance de chanter au Caribana Festival il y a quelques années avec Patrick Bruel»
Pourquoi avoir choisi «Rooftop» comme single pour cet album?
Sophie Loretan: «Rooftop» est une promesse qui a été faite à Shanghai quand j’avais 23 ans. Nous étions sur un toit avec des jeunes du monde entier, tous avec des ambitions différentes. Mais nous avions en commun cette envie de faire la différence d’une manière ou d’une autre. Nous nous sommes promis au milieu de la nuit qu’en rentrant chacun dans notre pays nous garderions cette flamme en nous. Moi, c’était à travers la musique. Avec Simon, nous nous sommes dit que la promesse serait tenue si nous sortions un album après toute cette période. C’est pour ça que nous avons choisi «Rooftop» comme chanson single de ce disque.
Vous avez décidé de vous consacrer désormais pleinement à votre carrière d’artiste?
Sophie Loretan: Exact. Je travaillais dans une agence de communication à 60% jusqu’en novembre 2019, donc peu de temps avant le confinement. Cela a été le saut de l’ange. D’ailleurs, on en parle dans la chanson «Parce que t’es là». Je chante: «Parce que t’es là, je me lance avec confiance dans le vide.» Sans savoir exactement où nous allons, mais nous avons confiance. Nous sommes les deux, nous avons un fil rouge et nous savons qu’un jour ou l’autre, nous serons où nous avons envie d’aller parce que nous nous donnons tous les moyens pour.
Où avez-vous envie d’aller?
Sophie Loretan: Nous avons envie de pouvoir vivre à 100% de Sophie de Quay. D’aller à la rencontre de notre public dans plein de pays du monde, de voyager avec notre musique, de faire une différence avec notre musique. Nous avons déjà commencé ce travail pendant le confinement. Lorsque nous avons sorti le titre «Amour amer», nous avons reçu des messages de gens de 50 ans, de 30 ans qui se sont réconciliés avec leurs parents suite à cette chanson. C’est génial, car quand nous écrivons, nous ne pensons pas forcément à toutes ces répercussions. Les réseaux sociaux nous permettent d’être en contact régulièrement avec le public et d’avoir ces retours qui confirment que nous pouvons faire cette différence. Que cet album fasse la différence.
Concerts à venir
17 septembre 2021 au Port Franc à Sion
24 septembre 2021 au Chat Noir à Carouge
8 octobre 2021 à l’Ono à Berne
10 octobre 2021 à Papiersaal à Zurich
20 octobre 2021 à La Boule Noire à Paris
11 décembre 2021 au Collectif de l’un à l’autre à Sion
Pour acheter vos billets veuillez vous rendre sur le site de Sophie de Quay.