CisjordanieQuatre Palestiniens tués dans un raid israélien
Une opération de l’armée israélienne à Naplouse a causé la mort de quatre personnes, dont un haut commandant du mouvement Fatah, et fait des dizaines de blessés.
Quatre Palestiniens, dont un haut commandant du mouvement Fatah, ont été tués et des dizaines d’autres blessés mardi par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, deux jours après la fin d’une opération meurtrière dans la bande de Gaza.
Opération conjointe
Tôt mardi, trois Palestiniens, dont Ibrahim al-Nabulsi, un haut responsable des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa – branche armée du mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas – ont été tués dans un raid israélien à Naplouse, a indiqué le ministère palestinien de la Santé. Plus tard, un autre Palestinien est mort des suites de ses blessures à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, après des heurts avec l’armée israélienne.
L’armée israélienne a confirmé avoir mené une opération conjointe à Naplouse avec la police et le Shin Beth, les services de renseignement intérieur, contre Ibrahim al-Nabulsi et utilisé une roquette contre la résidence de ce combattant soupçonné d’être impliqué dans une série d’attaques anti-israéliennes. «Des heurts violents ont eu lieu avec des émeutiers qui ont lancé des pierres et des explosifs en direction des forces (israéliennes) qui ont répliqué en ouvrant le feu. Il y a eu plusieurs blessés (palestiniens). Les forces ont quitté la ville et il n’y a aucun blessé dans nos rangs», a précisé l’armée dans un communiqué.
Des centaines de personnes ont participé aux funérailles des trois tués à Naplouse, des hommes armés tirant en l’air durant la procession, a constaté une équipe de l’AFP sur place. «Notre réponse sera à la hauteur du crime», a affirmé dans un communiqué la branche armée du Fatah, alors que le Croissant-Rouge a aussi fait état de 69 Palestiniens qui ont été blessés par balles à Naplouse.
Après Gaza
Le raid à Naplouse est survenu deux jours après la fin d’une opération militaire meurtrière israélienne lancée contre le mouvement palestinien armé Jihad islamique, implanté dans la bande de Gaza. Selon un bilan du Hamas au pouvoir à Gaza, 46 Palestiniens ont été tués dont de nombreux enfants et plusieurs centaines ont été blessés en trois jours de bombardements israéliens. Deux principaux chefs militaires du Jihad islamique à Gaza, Khaled Mansour et Tayssir Al-Jabari, ont été tués dans les frappes israéliennes. La branche militaire du Jihad islamique a confirmé la mort de douze de ses combattants dans l’opération.
En riposte aux bombardements aériens et tirs d’artillerie lors de l’opération israélienne présentée comme préventive contre le Jihad islamique, celui-ci a tiré un millier de roquettes en direction d’Israël, la grande majorité ayant été interceptée selon l’armée israélienne. Les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait trois blessés en Israël, selon les secours locaux.
Une trêve entre le Jihad Islamique et Israël, favorisée par l’Égypte, est entrée en vigueur dimanche soir, ce qui a permis lundi la réouverture des passages entre l’État hébreu et la bande de Gaza, une enclave sous blocus israélien depuis plus de 15 ans. Lundi, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a affirmé que les bombardements à Gaza avaient «porté un coup dévastateur à l’ennemi». Il s’est entretenu ensuite au téléphone avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour lui témoigner de son «appréciation» et de son rôle «très important, afin de préserver la stabilité régionale», selon un communiqué des services de M. Lapid.
Selon le Jihad islamique, l’accord de trêve prévoit entre autres «l’engagement de l’Égypte à œuvrer en faveur de la libération de deux prisonniers» du groupe aux mains d’Israël, notamment Bassem al-Saadi, dont l’arrestation le 1er août en Cisjordanie a précédé l’opération israélienne contre Gaza.