CyclismeLenny Martinez ravit le maillot rouge de leader sur la Vuelta
Au terme de la 6e étape, remportée par l’Américain Sepp Kuss, le Français de 20 ans a dépossédé Remco Evenepoel de la 1re place du général au Tour d’Espagne.
Lenny Martinez, un des grands espoirs du cyclisme français, s'est emparé du maillot rouge de leader, jeudi au sommet du Pico del Buitre, à Javalambre, lors d'une 6e étape du Tour d'Espagne remportée par l'Américain Sepp Kuss, désormais en embuscade à 8 secondes.
Âgé de 20 ans, le coureur de la Groupama-FDJ, qui faisait partie d'une échappée de 42 coureurs ayant passé plus de 100 km en tête, s'est arraché dans les derniers kilomètres pour terminer 2e de l'étape, à 26 secondes de Kuss (Jumbo-Visma), parti en solitaire dans la montée finale, et ravir le maillot de leader au tenant du titre, le Belge Remco Evenepoel.
Pour sa première participation à un Grand Tour, Martinez était au contact des grands favoris depuis le départ de cette Vuelta, attendant son heure pour frapper un grand coup. Et, à l'arrivée, il n'a pas voulu y croire. «Attends, on sait jamais!», a-t-il répondu au micro du journaliste d'Eurosport qui commençait à le féliciter, avant de réaliser: «C'est incroyable! La Vuelta est déjà réussie, c'est la première fois que je prends une échappée!»
«C'est un rêve pour tout coureur», a ajouté le Français, tout sourire, après avoir enfilé le maillot rouge, dont il est le plus jeune porteur de l'histoire de la Vuelta selon son équipe. «Toute l'équipe s'est sacrifiée pour moi aujourd'hui (ndlr: jeudi). […] J'y ai pensé toute l'étape, j'ai dit que je ne voulais pas y aller et puis j'y suis allé quand même. Il y avait un gros groupe, à l'instinct je me suis dit «Il faut que j'y aille», j'ai pensé au maillot rouge et voilà!»
La Jumbo-Visma en force
Lenny Martinez a donc été bien inspiré de se faufiler dans ce groupe de 42 coureurs, qui s'est formé à plus de 100 km de l'arrivée autour des Français Romain Bardet - finalement 3e de l'étape - et Rémy Rochas (Cofidis), mais aussi des cadors Sepp Kuss, Marc Soler, Wout Poels ou encore Mikel Landa. Le groupe a compté jusqu'à 7 minutes d'avance sur le peloton, avant le coup d'accélérateur de la Soudal Quick-Step, de la Movistar et d'Ineos-Grenadiers. Ces derniers ont réduit l'écart petit à petit, avant qu'il ne se stabilise autour des 3 minutes.
L'ascension finale de 10,9 km à 8% de moyenne, avec des passages à plus de 15%, a ensuite fait des ravages: le Belge Remco Evenepoel, vainqueur en Andorre quelques jours plus tôt, a été distancé, ce qui n'a pas échappé à ses concurrents, au premier rang desquels Primoz Roglic. Le Slovène, triple vainqueur de la Vuelta, a placé la première attaque à 4 km de l'arrivée, rejoint par son coéquipier danois Jonas Vingegaard et l'Espagnol Enric Mas.
Kuss vainqueur d'étape et dauphin de Martinez, Roglic et Vingegaard à présent dans la roue d'Evenepoel au général... La surpuissante Jumbo-Visma a réalisé un coup de force lors de cette étape de montagne, tout en continuant de brouiller les cartes quant à la hiérarchie entre ses trois leaders potentiels.
Le poids de la course va, en outre, désormais être supporté par Lenny Martinez et la Groupama-FDJ, toutefois bien heureuse de voir son pari sur la jeunesse récompensé. «Il va falloir bien défendre le maillot, ça fait presque peur de l'avoir parce que c'est quelque chose de tellement grand, a reconnu le nouveau leader. Je ne sais pas encore comment ça se passe, je vais juste profiter du moment pour l'instant.»