Football: Sorti aux tirs au but par Plzen, Servette a des regrets

Les Genevois vont avoir beaucoup de regrets, après leur élimination au bout du suspense en Tchéquie. Les Grenat, qui ont sans doute manqué le coche à l'aller, notamment en seconde période, ont encore eu de nombreuses possibilités de faire la différence au retour. Mais l'accumulation des matches s'est sans doute un peu fait sentir à l'approche de la zone de vérité, ainsi qu'après 120 minutes d'effort, contre des Plzénois loin, bien loin de leur être supérieurs.

Severin aurait pu devenir un héros à la 113e, mais Jedlička - quel match! - a encore opposé son veto. Le portier tchèque, exceptionnel devant sa cage, a ensuite stoppé l'envoi un peu trop présomptueux de Stevanovic, qui s'est élancé en premier lors de la séance de tirs au but. Jérémy Frick a eu beau tenter de mettre le doute dans la tête des tireurs adverses, il n'a jamais pu aider les siens à revenir. D'autant que Crivelli et Tsunemoto se sont ratés eux aussi.

Trois frissons, dont un but justement annulé de Plzen autour du premier quart d'heure, avaient lancé la partie des Tchèques. Mais ce sont les Genevois qui se sont montrés les plus dangereux avant le thé. Kutesa, d'une frappe trop écrasée (31e) et surtout Ondoua (quel arrêt de Jedlička à la 34e!), ont postulé pour rejoindre Jean-Claude Schindelholz (2-0; 0-1 contre le Sparta Rotterdam) en 1967, ainsi qu'Angelo Elia, Marc Schnyder, Piet Hamberg et Umberto Barberis (2-1; 1-1 contre l'AS Nancy) en 1978, dans la liste des buteurs et vainqueurs en Grenat en 8e de finale de Coupe d'Europe.

Servette a donc manqué de marquer son histoire au niveau purement statistique, mais comparaison avec ces précédents «exploits» n'est absolument pas raison. À l'époque de ces autres 8es de finale continentaux des résidents des Charmilles de ce temps que les moins de 20 ans n'ont pas connu, pour se qualifier pour ce niveau de la compétition de la défunte Coupe des vainqueurs de Coupes, il suffisait de passer deux petits tours et souvent contre des couteaux qui n'étaient pas franchement les plus tranchants du tiroir. C'est dire à côté de quoi est passé le SFC ce jeudi.

Le tournant du match aurait tout aussi bien pu intervenir à quelques minutes de la mi-temps. Le portier Jérémy Frick a alors été atteint par une bière lancée depuis les tribunes. Le gardien genevois a eu le bon goût de ne pas en rajouter et c'est tout à son honneur. Mais on connaît d'autres championnats et d'autres pays où les conséquences auraient été bien plus drastiques qu'une simple pause de quelques instants. Le dernier rempart a vite repris ses esprits et sorti dans la foulée une tête de Hranáč qui prenait la direction de son petit filet.

Lors de la deuxième période, Stevanovic (51e) a envoyé un missile, détourné du bout des doigts par le portier tchèque. Le No 9 va aussi avoir des regrets avec sa frappe trop écrasée de la 77e. Décidément, ce n’était pas sa soirée. Et que dire de cette tête d’Antunes à la 89e, qui aurait pu mettre un terme au suspense. Mais Jedlička a réussi une nouvelle parade stupéfiante.

De l’autre côté de la Doosan Arena, Frick a magnifiquement détourné encore un coup franc de Cadu à la 69e et les prolongations ont été chaudes. Le portier genevois à mi-temps a finalement courbé l’échine lors des tirs au but et Servette n’a plus que la Super League et la Coupe pour briller lors de cette saison déjà exceptionnelle. Et si c’était un mal pour un bien?