175 ans de la ConstitutionUne mosaïque géante dévoilée sur le tympan du Palais fédéral
Le triangle vide surplombant la façade nord du Palais s’est paré de l’œuvre monumentale «Tilo», de l’artiste Renée Levi, pour célébrer les 175 ans de la Constitution fédérale.
- par
- Christine Talos
Longtemps resté vide, le triangle surplombant la façade nord du Palais fédéral est désormais comble. Une mosaïque géante composée de 246 plaques triangulaires en céramique a été dévoilée mardi à l’occasion des 175 ans de la Constitution fédérale, à 18h48 très exactement.
Près d’un millier de badauds et d’élus étaient sur la place Fédérale pour assister à l’événement, dont la conseillère fédérale Élisabeth Baume-Schneider, le président du National Martin Candinas et la présidente du Conseil des États Brigitte Häberli-Koller. Le tout entouré d’un nombre impressionnant de policiers.
246 éléments pour 246 élus
Chaque élément du tympan représente l’un des 200 sièges du Conseil national et des 46 sièges du Conseil des États. Leur surface émaillée doit refléter la lumière du jour comme l’éclairage nocturne, «donnant une impression de brillance et de léger mouvement». Petit bémol: le tympan ne sera éclairé par le soleil que quelques jours en juin, selon une photographe du Palais fédéral…
La mosaïque a été baptisée «Tilo», en hommage à Tilo Frey (1923-2008), politicienne neuchâteloise pionnière comptant parmi les onze premières femmes élues au National en 1971. Elle a également été la première femme noire à siéger au Parlement.
Une artiste bâloise
«Tilo» a été imaginée par le studio de l’artiste bâloise Renée Levi qui a remporté le concours lancé par la Confédération pour marquer l’événement. Elle s’est mise au travail dès le printemps 2022. Elle s’est inspirée du gris du grès et du vert de la molasse bernoise pour le coloris des tuiles de la mosaïque afin de magnifier le frontispice sans le dénaturer.
La mosaïque remplit désormais un tympan laissé mystérieusement vide par l’architecte Hans Wilhelm Auer qui a conçu le Palais fédéral. En 1894, il avait proposé au Conseil fédéral une allégorie des 22 cantons de l’époque. Il ne l’a finalement pas réalisée. Deux autres projets avaient été imaginés, en 1903, puis en 1906. Sans succès. Le nouveau tympan marquera donc l’achèvement de la construction du Palais fédéral.
Polémique sur le choix des chansons sous la Coupole
À noter que le Parlement a aussi fêté les 175 ans de la Confédération avec discours, humour et musique. Côté romand, c’est l’artiste biennoise Phanee de Pool qui a chanté un texte à sa manière sur les clichés suisses. Mais le choix des chansons jouées sous la Coupole a provoqué la polémique. Ainsi l’hymne national a été réinterprété, ce qui a mis le chef du groupe UDC Thomas Aeschi dans une colère noire. Sur X, (ex-Twitter) il a écrit: «Je suis choqué que notre hymne suisse soit massacré devant les Chambres fédérales réunies et le Conseil fédéral dans son ensemble». Le détournement des paroles par le cabarettiste Joachim Rittmeyer qui «a constitué le point culminant de cet affront», selon l’UDC pour qui «la fête s'est transformée en une manifestation politiquement unilatérale et regorgeait de clichés stupides sur la Suisse romande», a réagi le parti dans un communiqué. «Ce qui s'est passé aujourd'hui au Palais fédéral était une représentation embarrassante, du niveau des « collés climatiques, au lieu d'une célébration digne de l'anniversaire de la Constitution fédérale»..