Jura bernoisLes anarchistes: «La police, d’accord, mais sans uniforme»
Les Rencontres internationales antiautoritaires se profilent à St-Imier, berceau du mouvement il y a 150 ans.
- par
- Vincent Donzé
Pour favoriser le collectif au détriment de l’individu, les anarchistes ont présenté quatre visages au lieu d’un seul, ce lundi à St-Imier, dans une salle de la coopérative «Espace Noir». Eda, Igore, Marjory et Julien ont présenté les contours des «Rencontres internationales antiautoritaires 2023», un grand raout international organisé du 19 au 23 juillet prochains, 150 ans après la naissance de la première internationale antiautoritaire.
But de l’«événement de grande ampleur» organisé par des joyeux lurons autoproclamés: «Réfléchir collectivement aux évolutions politiques et sociales de ces dernières années, et continuer d’approfondir les critiques émancipatrices». Comme en 2012, les participants viendront de loin: Brésil, Philippines, Congo, Chili, États-Unis, Japon… Des bus seront affrétés en France, en Allemagne et en Italie.
Cantines véganes
Pendant cinq jours, St-Imier doit presque doubler sa population de 5100 habitants: il y a aura 268 conférences et ateliers «sans nécessité d’avoir lu tout Bakounine», des concerts, des spectacles et des films. Le budget de 200’000 francs est calqué sur l’expérience de 2012, en dépit du renchérissement, avec deux cantines véganes dont une sans gluten, et des bars et une garderie.
Le prix des boissons sera libre sans alcool et populaire avec. Des donateurs se sont manifestés, mais le bénévolat est primordial. Les relations avec les autorités communales sont qualifiées de «chouettes», avec une aide en nature de 12’000 francs sous la forme d’une salle, de tables et de bancs fournis à l’œil.
Pour évoluer dans un cadre légal incontournable, les organisateurs anticapitalistes ont rempli un dossier de 51 pages à l’intention des autorités locales, prestataires de services en matière de sécurité et de soins. «La police, d’accord, mais sans uniforme, et sans contrôle d’identité», ont demandé les organisateurs.
Écologie, féminisme ou gouvernance: les Rencontres internationales antiautoritaires seront l’occasion d’en apprendre plus «sur les luttes concrètes qui ont lieu partout dans le monde, racontées par celles et ceux qui les mènent».
«Nous ne sommes et ne serons jamais d’accord sur tout, mais en tout cas, ce sont les paroles dissidentes et émancipatrices qui seront favorisées», indiquent les organisateurs à l’adresse des participants.