Manifestation pro-Palestine: Une Lausannoise juive retrouve l’étoile de David taguée sur sa porte

«Je vis dans une impasse dans le Centre de Lausanne. Il faut vraiment vouloir y venir. Ce n’est pas que ma porte d’immeuble donne sur une rue passante.» Florence*, 46 ans, est interloquée par ce qui lui est arrivé. De confession juive, non pratiquante, elle estime le judaïsme davantage comme une philosophie que comme une religion. Depuis le début du conflit au Proche-Orient, elle dénonce sur les réseaux sociaux les faits antisémites «pour faire de la prévention». C’est un post à la suite de la disparition de son chat qui l’a sans doute fait repérer par le ou les auteur(s) malveillant(s) de ce tag. Elle n’y précisait pas son adresse exacte mais son secteur d’habitation. Facile ensuite de la retrouver en tournant dans le quartier.

À la manifestation de soutien au peuple palestinien dès 18h30 dans les rues de Lausanne, Florence ne s’y est pas rendue. «Je suis la première à vouloir la création d’un État palestinien. Ce rassemblement, ça sentait assez mauvais, je n’ai pas souhaité y aller. J’ai préféré rester chez moi. Dans le métro, je me suis fait traiter de «Salope d’assassin» parce que je portais l’étoile de David de ma grand-maman maternelle autour du cou. Je l’ai enlevée depuis. Au Flon, j’étais avec un ami qui portait une kippa… On m’a renversé mon Coca sur les genoux», raconte Florence, désabusée. «Jeudi passé, pendant la manifestation, la porte de mon immeuble a été fracturée. Et vendredi matin en allant courir vers 8h, j’ai découvert le tag de l’étoile de David.»

Florence n’a pas hésité à contacter la police qui prend l’affaire très au sérieux au point d’avoir transmis l’affaire à la Judiciaire. Avec l’une de ses voisines, elles ont porté plainte contre inconnu. Malheureusement, l’impasse n’est pas sous vidéosurveillance. «Un des policiers intervenus sur place pense que c’est effectivement l’annonce du chat qui a déclenché cet acte malveillant. Que c’est comme ça qu’ils ont su. Les gens confondent tout. La plupart des Juifs n’ont pas encore mis les pieds en Israël. Tous les Juifs n’ont pas une kalachnikov dans les mains pour tirer sur les Palestiniens», témoigne encore la quadragénaire.

Celle qui s’estime avoir été clairement ciblée a aussi interpellé et dénoncé les faits auprès de la Cicad, la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation à Genève. «Il faut en parler pour inciter d’autres personnes visées à se faire connaître», insiste la Lausannoise.

*Prénom d’emprunt