SalvadorGuerre contre les gangs: deux villes partiellement bouclées
Une opération visant à capturer des membres de gangs est en cours au Salvador, où les villes de Apopa et Soyapango, près de la capitale, sont en partie encerclées par l’armée.
Armés de fusils, casqués et revêtus de gilets pare-balles, quelque 4000 militaires et policiers ont partiellement encerclé mercredi deux villes proches de la capitale avec pour objectif de capturer des membres des gangs criminels contre lesquels le président Nayib Bukele est en «guerre».
«Depuis tôt ce matin, 3500 soldats et 500 policiers ont mis en place trois périmètres» de sécurité dans les villes de Apopa et Soyapango, a indiqué Nayib Bukele sur les réseaux sociaux. Des militaires gardent les points d’accès aux quartiers bouclés, tandis que la police va de maison en maison, réalisant des contrôles d’identité.
Les deux principaux gangs du pays, Mara Salvatrucha et Barrio 18, opèrent dans les deux villes. Dans les quartiers, tout le monde connaît leurs membres, généralement identifiés par des tatouages. Le président Bukele a indiqué que l’opération, similaire à celles menées au cours des deux derniers mois dans d’autres villes, fait partie du plan mis en œuvre depuis 2019 pour envoyer les membres des gangs derrière les barreaux.
Le ministre de la Défense, René Francis Merino, a indiqué que le déploiement de forces armées «répond à un appel de la population selon lequel certains membres de gangs tentent de se réorganiser» dans la zone. «Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas capturé le dernier des terroristes (membre de gang NDLR). Nous ne laisserons pas de petits groupes se former et nous priver de la paix à laquelle il nous a tant coûté de parvenir», a assuré Nayib Bukele.
État d’urgence prolongé
La nouvelle offensive contre les gangs intervient mercredi, au moment même où le Congrès a approuvé la 19e prolongation de l’état d’urgence, qui sera en vigueur du 14 octobre au 12 novembre. Le décret, approuvé par 67 voix au Congrès monocaméral de 84 sièges, stipule que «l’état d’urgence est étendu à l’ensemble du territoire national».
En réponse à une flambée des violences en mars 2022 qui a fait 87 morts en moins d’une semaine, le président Bukele a lancé une «guerre» contre les gangs en déclarant l’état d’urgence, une mesure critiquée par les organisations de défense des droits de l’Homme. Depuis, quelque 73’000 gangsters présumés ont été arrêtés.
Début août, le président Bukele avait déclaré l’état de siège militaire et policier dans l’ensemble du département central de Cabañas, marquant une nouvelle étape de sa «guerre» contre les gangs.