«C’est ma question»Licia Chery absente de la RTS depuis plus d’un mois: «J’ai besoin de repos»
L’animatrice n’est plus apparue à la présentation du jeu télévisé, cette année. Elle se confie sur ce qui lui arrive.
Les habitués de «C’est ma question» tous les soirs sur RTS1 l’ont tout de suite remarqué. Depuis le début de l’année, ce n’est plus la pétillante Licia Chery qui est à la présentation du jeu mais Jonas Schneiter. Si beaucoup ont cru qu’il s’agissait de rediffusions, il n’en est rien. Le journaliste, qui a animé le jeu entre 2016 et 2018, a remplacé l’animatrice au pied levé et la situation perdurera sans doute encore plusieurs semaines.
Licia Chery a en effet besoin de repos. «Pas au top», elle a annoncé, le 17 janvier, à ses abonnés Facebook qu’elle n’apparaîtrait plus à l’antenne «pendant quelque temps». «En attendant, j’en profite pour prendre soin de moi, pour me remettre sur pied et pour revenir en forme dès que possible», a-t-elle écrit.
Nous l’avons contactée pour savoir ce qui s’est passé.
Licia Chery, comment allez-vous?
Ça va. Je prends les jours les uns après les autres. L’année 2021 a été éprouvante, il y a eu beaucoup d’événements, des décès qui se sont enchaînés puis ça s’est terminé avec le Covid. Je l’ai attrapé, et ça m’a coupé les jambes. Après les Fêtes, je suis retournée en studio pour enregistrer les nouvelles émissions de «C’est ma question» et ça ne fonctionnait pas. Je me sentais mal vis-à-vis des candidats qui avaient fait le déplacement. Heureusement, Jonas Schneiter a pu me remplacer au pied levé, le jour même.
Les émissions avec Jonas Schneiter ne sont donc pas des rediffusions?
Non! Je sais, tout le monde pense ça, mais non!
Comment prenez-vous soin de vous?
J’ai surtout besoin de repos, de prendre soin de ma santé mentale. J’espère reprendre l’antenne dans quelques semaines.
Vous venez de sortir un single avec Ludiane Pivoine, «Je saigne». Comment en assurez-vous la promo et comment est née l’idée de faire une chanson sur le sujet des règles?
C’est simple. Pour l’instant, c’est elle qui porte ça sur ses épaules. Pour le sujet, c’est parti d’une blague. Avec des amis, on se demandait d’où vient le sexisme et on pensait aux femmes du temps des hommes des cavernes. Elles saignaient de jour en jour et pourtant elles ne mouraient pas et parvenaient même à procréer, ils ne devaient rien comprendre.
En 2022, les règles c’est encore tabou?
Oui. Dans un café, par exemple, il n’y a pas une femme qui se lèvera avec un tampon ou une serviette à la main. Pour aller aux toilettes, elle prendra son sac. En général, les hommes n’ont aucune idée que, quand une femme a ses règles, elle souffre. C’est comme dans la publicité, on nous montre toujours du liquide bleu pour représenter les règles. Pour éviter de dégoûter, m’a-t-on dit. Mais il faut que cette gêne dégage!
Comment vous êtes-vous trouvées avec Ludiane Pivoine?
Nous nous sommes d’abord croisées sur des scènes, puis un jour à rue de Carouge. Nous avons pris un café et nous sommes devenues copines. L’une a d’abord écrit pour l’autre. «Je saigne» m’a donné envie de me chanter en français et de faire des projets ensemble.
En novembre dernier, vous avez aussi publié un livre, «Noir en couleurs» (Éd. Favre), où vous parcourez l’histoire de vos ancêtres. Où vous ont amenées vos recherches?
J’ai toujours entendu des personnes afro-descendantes me parler de choses et je n’ai jamais eu le courage de faire des recherches. Le but de ce livre est d’expliquer que le racisme est ancré de manière très profonde est d’expliquer pourquoi. Je n’ai pas pu remonter très loin dans mes racines, c’est impossible, tout a été effacé. C’est donc un roman historique.
Proactive comme vous l’êtes, comment vivez-vous cette période que vous consacrez au repos?
Je découvre la résilience. Il s’est passé tellement de choses. La vie est faite de claques et il faut apprendre à naviguer entre elles, à vider ce que j’ai à l’intérieur. Mais le faire à certains moments seulement et continuer à avancer. Mon petit a 3,5 ans, je pilote encore pour lui, donc je ne peux pas m’écouter complètement.