TokyoLe Japon remanie son gouvernement
Un nouveau ministre de la Défense a notamment été nommé, en pleine controverse sur les liens entre la classe politique et la «secte Moon».
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida, à la popularité vacillante, a remanié mercredi son gouvernement, changeant notamment de ministre de la Défense, en pleine controverse sur les liens entre la classe politique et un groupe religieux depuis l’assassinat de l’ancien dirigeant Shinzo Abe.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida, dont le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) a remporté une large victoire à des élections sénatoriales le mois dernier, a potentiellement devant lui une période de trois ans sans scrutin majeur, lui permettant de dérouler son programme. Il a vu cependant sa popularité s’effondrer selon plusieurs sondages récents, alors que le Japon est confronté à une inflation galopante, une nouvelle vague d’infections au Covid-19 et des tensions militaires croissantes dans la région, le public s’interrogeant aussi sur les liens entre des responsables du PLD et l’Église de l’Unification.
L’assassinat de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe en juillet par un homme qui lui reprochait ses supposés liens avec ce groupe religieux, aussi surnommé «secte Moon», a en effet fait ressurgir au Japon des controverses anciennes. M. Kishida avait déclaré la semaine dernière son intention de demander à tous les ministres d’examiner et de clarifier leurs éventuels liens avec l’Église de l’Unification. Le frère de Shinzo Abe, Nobuo Kishi, remplacé au poste de ministre de la Défense, officiellement en raison de son état de santé, a ainsi révélé que des membres de ce groupe avaient servi comme bénévoles dans ses campagnes électorales.
De nouveaux ministres
Le successeur de M. Kishi est Yasukazu Hamada, 66 ans, qui a déjà occupé en 2008-2009 ce poste très exposé actuellement dans le contexte des tensions autour de Taïwan, de la menace nord-coréenne et de la guerre en Ukraine, et alors que des responsables du PLD sont favorables à un doublement du budget national de la défense à 2% du PIB.
Ce remaniement voit aussi le retour au gouvernement – chargé du Numérique – du populaire Taro Kono, ancien ministre de la Défense et des Affaires étrangères et rival malheureux de M. Kishida à la tête du PLD en septembre dernier. Sanae Takaichi, une proche de Shinzo Abe connue pour ses positions ultra-nationalistes, a été nommée au portefeuille de la Sécurité économique. Katsunobu Kato, qui a déjà chapeauté le ministère de la Santé, de l’Emploi et des Affaires sociales, fait son retour à ce poste.
M. Kishida a par ailleurs maintenu le chef de la diplomatie Yoshimasa Hayashi, le ministre des Finances Shunichi Suzuki et le secrétaire général du gouvernement Hirokazu Matsuno à ces postes-clé.