Une passerelle en bois dans la forêt, c’est non!

La forêt est intouchable. Après avoir aménagé une passerelle en bois sur un sentier didactique à Courchavon, dans le hameau de Mormont, le distillateur de damassine et guide du patrimoine Rolf Amstutz s’est fait taper sur les doigts par l’Office jurassien de l’environnement.

D’après «Le Quotidien Jurassien», les seules dérogations concernent des cabanes d’enfants réalisées avec des branches trouvées dans la forêt, mais construites sans clou, ni ficelle. Rolf Amstutz a utilisé les arbres les moins robustes de la forêt. Sa question: «Comment promouvoir nos forêts et les protéger en créant des activités pour sensibiliser les gens sans créer la moindre structure?».

Gérant d’un gîte rural, Rolf Amstutz démontera sans faire de vague sa passerelle, aménagée sur un ancien chemin de débardage pour des chevaux qui sortaient du bois de la forêt. «Mon intention était d’expliquer aux enfants pourquoi il y a une cuvette à cet endroit», indique-t-il.

Les rondins déconstruits seront posés prochainement au bord du sentier «pour que les enfants puissent encore en profiter».

Ce n’est pas la première fois que le distillateur se fait remettre à l’ordre. L’an dernier, il a aménagé une «maison des oiseaux» dans un buisson avec du bois de feu. Pour cette construction illégale censée mettre en valeur les haies et les bosquets, il a été dénoncé.

«Trop de protection tue la protection», conclut Rolf Amstutz, en relevant les décharges sauvages qui ne sont pas sanctionnées: «Je fais la promotion de la forêt en demandant de faire attention à la nature, sinon elle est foutue!» conclut le distillateur qui remplissait mercredi ses derniers bidons de damassines.