Montreux (VD)La famille qui a basculé du 7e étage a été ensevelie ce matin
Les quatre membres de la famille française tombés de leur balcon d’une hauteur de 25 m il y a un mois ont été inhumés dans la plus stricte intimité.
- par
- Evelyne Emeri
Les avis mortuaires parus cette semaine dans différents médias ont surpris tout le monde. La famille maternelle annonçait les décès de la mère dentiste (41 ans), de sa sœur jumelle ophtalmologue, du père ingénieur (40) et de la fillette du couple (8). Le frère aîné (15) a réchappé à cette chute vertigineuse. Il irait mieux, selon la police cantonale.
Les amis, les connaissances, les quidams étaient ainsi conviés pour un dernier recueillement ce jeudi à 14 h au cimetière de Clarens qui surplombe Montreux. La cérémonie, conduite par un imam, a en fait eu lieu en fin de matinée à l’abri de tous les regards. Non pas à l’église, mais là où reposent désormais les quatre défunts et dans la plus stricte intimité.
Les proches repartis
Vers 13 h, à bord de deux voitures, les proches endeuillés ont quitté les lieux. En nous approchant, ils nous ont gentiment fait comprendre qu’il ne souhaitait pas échanger un seul mot. Ils nous ont également fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas être photographiés. Le départ des leurs – avec lesquels il n’avait plus que très peu de relations – exacerbé par les circonstances de leurs décès les a détruits. Ils ne s’en cachent pas, même de loin. Et nous remercient dignement de notre compréhension.
Hommages depuis 14 h
Depuis 14 h, les personnes qui souhaitaient rendre un dernier hommage aux quatre disparus pouvaient venir sur place pour déposer sur les tombes comblées pendant l’heure de midi, qui des fleurs, qui d’autres attentions. Quelques voitures ont commencé à se garer dès 13 h 30 aux abords du cimetière de Clarens où le soleil brille aussi fort que cet effroyable 24 mars dernier à l’avenue du Casino à Montreux: le jour du saut dans le vide de ces quatre ressortissants français. À ce stade, le ministère public et la police cantonale privilégient toujours le suicide collectif d’une famille survivaliste et complotiste.
Très peu de monde
Quelques membres de la Municipalité de Montreux et du Conseil communal ont fait le déplacement et se sont recueillis quelques instants devant les quatre sépultures. Une poignée d’anciens collègues de la Clinique de l’Œil où la sœur jumelle de la maman avait exercé sont également venus du Valais. De rares curieux et pas un voisin direct du 7e étage de l’immeuble ou d’autres. Bien qu’ils vivaient reclus dans la crainte d’une éventuelle apocalypse et qu’ils remplissaient leur logement de réserves (nourriture, médicaments, matériel) depuis des mois, «on aurait pu s’attendre à un peu plus d’empathie malgré tout», lâche, effarée et très ébranlée, une des rares habitantes du quartier à s’être montrée au cimetière.