Ethiopie: Un «accès humanitaire à ceux dans le besoin» mis en place au Tigré

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ÉthiopieUn «accès humanitaire à ceux dans le besoin» mis en place au Tigré

Un accord concernant un «accès humanitaire» dans la région du Tigré a été trouvé samedi par les rebelles et les autorités fédérales éthiopiennes.

Fabien Le Floch
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Fabien Le Floch
Les combats au Tigré ont repris le 24 août après une trêve de cinq mois. (Image d’illustration)

Les combats au Tigré ont repris le 24 août après une trêve de cinq mois. (Image d’illustration)

AFP

Les rebelles et les autorités fédérales éthiopiennes ont accepté samedi un «accès humanitaire à tous ceux dans le besoin» dans la région du Tigré, en proie depuis deux ans à une guerre meurtrière.

L’annonce fait suite aux discussions dans la capitale kényane Nairobi sur la mise en œuvre de l’accord de paix signé le 2 novembre à Pretoria (Afrique du Sud), notamment le désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l’autorité fédérale au Tigré et l’acheminement de l’aide.

L’accord signé samedi par le maréchal Berhanu Jula, chef d’état-major des Forces armées éthiopiennes (ENDF), et le général Tadesse Worede, commandant en chef des forces rebelles du Tigré, prévoit «un accès humanitaire à tous ceux dans le besoin au Tigré et dans les régions voisines». Le document signé prévoit également «des garanties de sécurité pour les travailleurs humanitaires».

«Faire taire les armes»

Cela sera «avec effet immédiat», a déclaré de son côté l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, envoyé spécial de l’Union africaine (UA) pour la Corne de l’Afrique présent à la signature de l’accord. «Nous nous sommes battus ces deux dernières années pour défendre nos intérêts (…) nous avons subi des misères indicibles», a déclaré Tadesse Worede. «Et nous souffrons toujours».

«Notre engagement est d’amener la stabilité et la paix», a assuré le maréchal Berhanu Jula. Cet accord est un moyen de «faire taire les armes», selon l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, envoyé spécial de l’UA, également présent.

Les autorités fédérales éthiopiennes ont déclaré samedi dans un communiqué publié sur Twitter que «des efforts sont déployés pour fournir une aide humanitaire à la majeure partie de la région du Tigré» contrôlée par les ENDF. «Les services de base sont lentement rétablis dans certaines zones», poursuit le communiqué.

Jeudi, le gouvernement d’Addis Abeba avait affirmé que l’aide «afflue comme jamais auparavant» au Tigré. Les autorités avaient également dit contrôler environ 70% de la région du Tigré. Ces affirmations «ne s’appuient sur aucune réalité», avait alors répondu à l’AFP Getachew Reda, porte-parole des autorités rebelles du Tigré.

Interdit aux journalistes

Un travailleur humanitaire basé au Tigré avait également démenti à l’AFP toute arrivée d’aide dans cette région de six millions d’habitants, quasiment coupée du monde. Mercredi, le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom, lui-même Tigréen et ancien haut responsable du parti dont sont issues les autorités rebelles, avait déjà dénoncé l’absence d’arrivée d’aide au Tigré depuis l’accord de paix.

Malgré cet accord, l’accès à une partie du nord de l’Éthiopie, dont le Tigré, reste interdit aux journalistes. Il est donc impossible de vérifier ces assertions et de connaître les positions précises des belligérants avant ou depuis l’accord de paix.

L’accord signé à Pretoria prévoyait le désarmement des forces tigréennes. Les deux parties ont convenu samedi que «le désarmement des armes lourdes se fera simultanément avec le retrait des forces étrangères», en référence à l’Érythrée, pays frontalier du Tigré, qui appuie l’armée éthiopienne dans la région.

Initialement défaites, les forces rebelles du Tigré ont repris le contrôle de la majeure partie de la région courant 2021, lors d’une contre-offensive qui a débordé en Amhara et en Afar et les a vues s’approcher d’Addis Abeba. Les rebelles se sont ensuite repliés vers le Tigré.

(AFP)

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